Still sort par la grande porte

Valeureux, solidaires, courageux… Tous ces superlatifs peuvent s’accorder avec les joueurs de Still (en bleu), ce dimanche soir, après leur élimination des 32es de finale de la Coupe de France (1-0) face à l’ESTAC Troyes (en blanc), au terme d’un match majuscule.

Ils auront tenu 80 minutes. 80 longues minutes à se battre sur chaque ballon, à courir sans s’arrêter, à tenir tout simplement tête à une formation de Ligue 1, eux qui évoluent en Régional 3, soit sept divisions en dessous des Aubois. Héroïques, les Alsaciens l’ont été et ce malgré l’élimination, après ce coup de boule du quarantenaire mais toujours ingambe Benjamin Nivet, à seulement neuf minutes du coup de sifflet final. « On a fait un match monstrueux, qui restera comme le meilleur souvenir de notre vie » indique Alexandre Maisonneuve, auteur d’une prestation de gala.

C’est d’ailleurs lui qui a permis aux Stillois de se procurer la première énorme opportunité du match, quand il servait Heitz en position idéale, ce dernier croisant trop sa frappe (18e). Le reste de la première mi-temps aura vu les Stillois jouer chaque opportunité qui se présentait à eux comme si c’était la dernière de leur carrière, quand les Troyens, de leur côté, montaient en régime après une entame quelconque. « On n’a pas été très inspiré et on retiendra uniquement la qualification, souligne Jean-Louis Garcia, l’entraineur de l’ESTAC, qui a aussi tenu à commencer son intervention en félicitant « cette équipe de Still qui a fait honneur à son club. »

Lors de la seconde période, les Stillois ont longtemps résisté avant de baisser de pied et de craquer à quelques minutes des prolongations. « Etre mis en échec aussi longtemps, ce n’était pas ce qu’on avait prévu, indique le buteur de l’ESTAC. C’est le charme de la Coupe. On a vraiment eu des difficultés à passer ce tour. » Après avoir préparé ce 32e avec tout le sérieux du monde, les Stillois pensaient désormais à prendre quelques vacances bien méritées. « On n’a pas encore eu de repos lors de cette trêve, indique Alexandre Maisonneuve. On va se reposer avant de repartir pour l’objectif du club, qui est la montée en R2. » Une chose est sure, les Bas-Rhinois, à l’image de leur meneur de jeu, peuvent être fiers de leur parcours.

Frédéric Gomez

Biesheim, la belle histoire

La trêve des confiseurs a été écourtée pour l’ASC Biesheim (N3) qui s’apprête à disputer, pour la première fois de son existence, un 32e de finale de coupe de France. Ce sera ce dimanche 7 janvier (17h30) en région parisienne face au FC Fleury 91 (N2). Cinquante ans après sa création, le club alsacien (photo Jorge De Carvalho) est en train d’écrire une des plus belles pages de son histoire.

L’entité quinquagénaire n’avait jusqu’alors jamais atteint ce niveau et était bien souvent tombée au moment de la dernière marche. Les plus anciens se souviendront que la formation biesheimoise a affronté dans le passé des cylindrées professionnelles telles que le Racing Club de Strasbourg Alsace ou le FC Metz. Cette fois-ci, le hasard n’a pas été favorable à la troupe d’Hervé Milazzo et le technicien se méfie à plus d’un titre d’un  adversaire qu’il sait bien mieux armé que Lyon Duchère, le club de National vaincu en prolongation (1-0) au tour précédent.

Et au regard de l’effectif des Franciliens, la balance est clairement déséquilibrée puisque le club d’Essonne a dans ses rangs un effectif d’expérience à faire pâlir bon nombre de clubs de National. Fleury dispose en effet de joueurs qui ont connu la Ligue2, tel que l’ancien colmarien Noui Laïfa. « C’est une équipe complète qui possède des atouts dans toutes les lignes » avoue Hervé Milazzo, le coach alsacien. Le décor est planté pour cette rencontre de gala, mais ne pensez pas que les Biesheimois partent en victimes expiatoires malgré l’impressionnante série des Franciliens qui, en 2017, n’ont concédé qu’une seule défaite à domicile face au Havre pour 15 victoires et 1 nul.

La reprise de l’ASCB s’est déroulée le 27 décembre dernier sur la pelouse synthétique d’Ingersheim et c’est une vingtaine de joueurs qui ont pris part aux séances dirigées par Robert Pavlinic, l’adjoint d’Hervé Milazzo. La bonne humeur était de mise, mais le groupe était déjà prêt pour ce match de coupe de France. « C’est pour la bonne cause » ironise Hervé Milazzo, dont les épopées en coupe de France peuvent servir de leitmotiv à ses joueurs, malgré ce tirage qui n’enchante guère les Biesheimois car comme le souligne les joueurs en cœur, « il n’y a que si l’on gagne que cela sera un bon tirage ».

Du côté des dirigeants du club et notamment du président Marc Nagor, « le championnat demeure prioritaire car aujourd’hui nous sommes relégables, mais le chapitre coupe est bien ouvert et cela provoque une effervescence avec les médias, tout en valorisant nos bénévoles. Après c’est sûr que l’adversaire ne fait pas rêver, mais c’est un 32e de finale. C’est surtout une belle histoire que nous vivons et que nous ne voulons pas arrêter comme cela. » L’homme fort du club alsacien n’oublie pas que ses joueurs se sont imposés en coupe de France à Trémery et à Sarreguemines (une des références en coupe ces dernières saisons), mais ont surtout réalisé une performance de haut vol lors du match face à Lyon-Duchère. Et si l’on remettait cela ?

Jorge De Carvalho

Harmoniser…au coup de sifflet

Dans le domaine de l’arbitrage comme dans tous les autres, le temps de l’harmonisation est venu au niveau de la Ligue du Grand Est. Pas simple dans un contexte de fortes disparités. Explications avec Stéphane Villemin, le président de la commission régionale d’arbitrage (photo).

« Chaque ancienne commission régionale avait ses habitudes, ses réalités géographiques, malgré tout, nous travaillons bien ensemble avec mes collègues Philippe Paulet et Bernard Tournegros », explique Stéphane Villemin, le président de la toute nouvelle commission d’arbitrage composée de 35 membres. La LGEF compte plus de 3000 arbitres dont 400 arbitres de Ligue désormais organisés par pôles. « Il a fallu mettre en place la filière de l’élite régionale qui officie en National 3, on a aussi réussi à organiser six stages au niveau Grand Est », poursuit le président. Ce sera d’ailleurs le cas ce samedi au Creps de Nancy où seront réunis les meilleurs arbitres assistants de la LGEF.

Mais le chantier est loin d’être achevé. « Nous devons tendre à une uniformisation des situations. C’est le cas du montant des frais d’arbitrage, c’est le cas de la caisse de péréquation et des modalités d’indemnisation des arbitres, mais c’est le cas aussi du statut de l’arbitrage. Nous avions en Ligue de Lorraine un statut plus contraignant, mais aussi le plus fort ratio d’arbitre au prorata du nombre de licenciés. Il faut qu’on s’en inspire, mais qu’on trouve le bon rythme pour le faire », poursuit Stéphane Villemin. Un groupe de travail ouvert à plusieurs présidents de clubs sera créé prochainement et devra rendre ses conclusions au printemps prochain.

Et puis, il y a tous les sujets de préoccupation de l’arbitrage : la féminisation progressive, les référents, « un dispositif intéressant mais qui aurait besoin sans doute d’un second souffle », estime Stéphane Villemin qui insiste encore sur la place de l’arbitre au sein du club. « Nous le répétons sans cesse dans tous nos stages. L’arbitre fait partie d’un club dont il ne doit pas se couper. Cela fait partie de la fidélisation, de la reconnaissance des arbitres, il y a beaucoup à faire dans ce domaine ».

Crucet, la mise au vert

Nouveau technicien de Schiltigheim (N2) depuis le début de saison, Stéphane Crucet fait revivre aux Schilikois une épopée en coupe qu’ils attendaient depuis la saison 2004-2005 et le dernier 32ème de finale du club. Le technicien évoque le match à venir contre Auxerre et le début de saison de son équipe sans manquer d’ambitions.

Contacté par José Guerra en début d’année dernière, l’entraîneur franc-comtois, passé par Tours et Arles-Avignon notamment, n’a pas hésité à choisir les verts de Schiltigheim « C’est un projet ambitieux, les dirigeants de Strasbourg avaient parlé de moi au club». Mais l’ancien joueur du Red Star se sent bien au nord de Strasbourg et n’hésite pas à voir très loin « On est dans un club qui a une histoire et qui est entre le monde amateur et professionnel, j’ai envie d’envisager de monter d’un échelon à plus ou moins long terme » explique Crucet. Après un début de saison honorable, le coach compte bien installer les promus en N2 et viser plus haut « Ça aurait pu être mieux, mais on a deux matchs en retard qui pourraient nous permettre d’être 5èmes, on ne va pas être plus royaliste que le roi » observe l’entraîneur qui réalise également un beau parcours en coupe nationale.

En effet, cela faisait treize ans que les Schiikois attendaient un 32ème de finale, depuis la réception du Stade de Reims en janvier 2005. Une satisfaction mais pas un objectif en début de saison pour Stéphane Crucet « Il fallait déjà penser à se faire une place dans ce championnat, la coupe ça appartient aux joueurs et aux supporters ». Une vision qui ne lui fait pas oublier son âme de compétiteur « Ce n’est jamais joué d’avance et puis je n’aime pas trop la phrase de Coubertin, on sait contre qui on joue mais on voudra jouer notre chance et gagner». Crucet, qui a fait reprendre l’entrainement à ses troupes juste après Noël, sera prêt avec son équipe pour tenter de réaliser l’exploit. Face aux Bourguignons, Schiltigheim pourrait reprendre ses bonnes habitudes en Coupe de France. Rendez-vous 15 heures ce samedi au Stade de l’Aar.

Maxime Faure

Revanche et derby au menu

Les 32es de finale de la Coupe de France féminine se dérouleront ce week-end avec six matchs qui concerneront les sept équipes du Grand Est encore en lice. Tour d’horizon et gros plan sur les deux rescapés de Division d’Honneur (ici Vauban en jaune).

Le Grand Est compte pas moins de cinq représentants en D2 féminine. Logique donc de retrouver ces formations au stade des 32es de finale de la Coupe de France. Et ça devrait logiquement se poursuivre sauf grosse surprise, à l’exception de l’AS Nancy-Lorraine qui se déplacera sur la pelouse de Fleury, club mal classé, mais qui évolue en D1. Reims, 3e en D2,sera ainsi largement favori sur le terrain de Bourges, second du championnat de Régional1 du Centre Val de Loire. Pour Vendenheim, qui recevra une autre équipe de D2, Yzeure, ce sera plus compliqué bien sûr, même si les Fédinoises s’étaient imposées dans l’Allier en novembre. Compliqué aussi pour l’ESAP Metz, en déplacement à Arras, le second du groupe A de la D2.

Le FC Metz, leader du groupe A sera aussi drapé du costume de favori dimanche pour un court déplacement dans les Vosges face aux féminines de St-Nabord, 8e de la DH territoire lorrain. Après une coupure, avec juste une sortie en raquette pour finir l’année, les Vosgiennes reprennent l’entraînement ce mercredi. Elles ont appris hier seulement qu’elles pourraient bien jouer à la maison. « On essaie vraiment de ne pas se mettre de pression. C’est déjà formidable d’être à ce stade », explique Agnès Courtois, entraîneure adjoint. « On a une équipe jeune, c’est un peu plus compliqué cette saison en championnat. On se dit aussi que Metz n’alignera peut-être pas son équipe type. A St-Nabord, on attend du monde, on espère l’exploit….

Une autre formation de DH est encore en lice avec les Strasbourgeois des Pierrots Vauban qui recevront une formation de D2, Croix Savoie Ambilly. Une équipe savoyarde que les Alsaciennes connaissent bien puisque ce sont elles qui les ont empêchées de monter en D2 en fin de saison dernière. Vauban était alors Mars Bischheim juste avant que le club ne disparaisse. Lors du barrage aller, les Bischheimoises s’étaient imposées 2-1 avant de céder 3-0 en Savoie après un match que les Alsaciennes avaient terminé à dix. « Il y a de la revanche dans l’air », explique Léon Heupel, le secrétaire général du club. « Les filles sont très remontées, le mot perdre a été banni pour dimanche et on veut vraiment continuer l’aventure ». Croix Savoie Ambilly a gagné début décembre son premier match de championnat en D2 avec une équipe remaniée par rapport à celle qui avait remporté les barrages de mai dernier.

(Tous les matchs sont ce dimanche à 14h30 à l’exception de Fleury – AS Nancy-Lorraine qui se jouera à 13h)

Schwoob, la muraille de Still

Véritable héros du 8ème tour victorieux (2-1) qui opposait Still (R3 Alsace) aux Mosellans de Rombas (R3 Lorraine), le gardien du club alsacien Florian Schwoob revient sur ce parcours fantastique en coupe et parle du match qui se profile contre Troyes ce dimanche (17h).

Un pénalty arrêté en prolongation et des arrêts décisifs pour garder son équipe à flot font de Florian Schwoob l’un des grands artisans de la qualification de Still en 32ème de finale contre l’ESTAC. « C’est la première fois que je voyais les potes en difficulté devant moi, il fallait que je les aide en étant le plus décisif possible » explique Schwoob. Le portier, au club depuis deux ans avait déjà vécu des épopées en coupe nationale avec le voisin de Dinsheim, deux 7èmes tours et la rencontre en 2014 des professionnels de L’AJ Auxerre. Mais le plaisir sera plus grand à ce stade de la compétition pour le gardien d’une équipe a qui tout souri depuis août 2017, avec l’élimination en coupe de deux équipes de Régional1 (Saint-Avold, Obernai) et une de National3 (Erstein) avec en prime une première place en championnat.

Mais tout n’aura pas été simple dans ce parcours et notamment lors de ce dernier match en Lorraine. «C’était le match le plus compliqué du parcours et notre premier à l’extérieur, mais il y avait tous les ingrédients du match de coupe : le terrain enneigé, les 400 supporters qui sont venus nous voir ». Un match difficile pour Schwoob mais également son plus beau souvenir pour l’instant. Parce qu’il y aura un match de gala à jouer ce dimanche 7 janvier. C’est le stadium de Molsheim qui accueillera l’évènement où 2000 personnes sont attendues. Le dernier rempart de Still attend la rencontre sereinement « Je ne suis même pas stressé, juste excité. Il faudra profiter au maximum de cette belle fête pour le club et y croire ». Les Stillois sont encore invaincus cette saison et devant eux se dresse l’équipe de Ligue 1 tant attendue au dernier tirage. Pour viser l’exploit il faudra une performance incroyable de l’équipe Alsacienne et de sa muraille.

Maxime Faure

Soutenir les Bleus en Russie !

La FFF, en collaboration avec le groupe Couleur, son agence de voyages agréée, propose aux supporters de l’Équipe de France des packages pour suivre les Bleus à la Coupe du monde 2018 en Russie (photo fff.fr).

Ces packages, hors billetterie, comprennent les vols aller-retour, l’hébergement avec petits déjeuners, les transferts entre l’aéroport et l’hôtel, un accompagnement francophone et une aide aux formalités (réduction de 10 % pour les membres du Club des Supporters). Différentes formules sont disponibles, du pack « 1 match » au pack « 3 matches », en passant par le pack « Follow your team » permettant de suivre l’intégralité du parcours de l’Équipe de France dans la compétition… + d’infos sur le site du groupe Couleur.

Les supporters des Bleus peuvent pré-réserver leurs billets pour la Coupe du monde jusqu’au 31 janvier à 10h, en cliquant sur le site de la FIFA.

Toutes les infos pratiques en un seul document, cliquez ici.

Bonne année !

Le président Albert Gemmrich, les membres du comité directeur, les membres de commissions et l’ensemble du personnel de la Ligue du Grand Est de Football vous présentent leurs meilleurs vœux de bonne et très heureuse année 2018, pour vous et votre famille !

Chapeau l’arbitre !

Présent récemment à Strasbourg, dans le cadre des festivités de fin d’année des anciens acteurs du football alsacien, l’arbitre international Georges Konrath a été honoré pour ses 80 ans (photo Maxime Faure). L’occasion pour lui de revenir sur ses quinze années d’arbitrage, en quelques souvenirs…

L’ancien joueur prometteur de Schwindratzheim, puis d’Hochfelden et cadet d’Alsace (équivalent U15 aujourd’hui), né le 15 février 1937, s’est tourné vers l’arbitrage suite à un coup du sort. « Je me suis blessé au genou, j’aurais pu aller au RC Strasbourg sans ça » explique Georges Konrath. Mais il continue dans le monde du football pour en devenir le juge. Il commence sa carrière d’arbitre en 1970, pour la terminer 15 ans plus tard.

Une carrière ponctuée de trois finales de coupe de France (1977,1980 et 1981), d’une finale de coupe d’Europe en 1982 et de nombreux matchs internationaux, dont un qui reste plus que les autres en mémoire. « Ecosse-Angleterre à Glasgow en 1978, il y avait une ambiance exceptionnelle avec 151.000 personnes toutes proches du terrain. Les Anglais gagnent 1-0 et on avait quand même été applaudis par le public à la fin du match » raconte l’Alsacien. Des grands matchs, mais aussi des grands joueurs à arbitrer, avec lesquels il fallait être intransigeant, à l’image de l’Argentin « Mario Kempes lors d’un quart de Coupe des Coupes (Barcelone-Valence en 1980), je lui ai mis un jaune tout de suite pour montrer mon autorité et le match s’est bien déroulé, malgré les incidents du match aller ».

Mais sa carrière s’est poursuivie hors du rectangle vert par la suite, en rejoignant les instances de l’arbitrage en Alsace, au niveau national, puis européen à l’UEFA. « J’ai supervisé les arbitres jusqu’à mes 72 ans à l’UEFA, il voulait encore me prolonger ». Une vie d’arbitrage donc bien remplie, avec laquelle il a voulu un peu couper. « Je suis un peu moins les matchs désormais, mais j’aime toujours donner des conseils aux arbitres, quand j’en ai l’occasion » explique l’ex-homme en noir. Il a également œuvré pour l’arbitrage à travers le Monde, en allant former des arbitres en Afrique et en Asie. Une soif de transmettre pour un arbitre à la carrière immense.

Maxime Faure

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