Régional1 A : Abreu enivré par la Champagne

Il n’y a pas que le champagne qui enivre à Reims. L’odeur des terrains peut aussi manquer et Manuel Abreu (photo DR) en a fait les frais, après une année de repos. L’ancien joueur du Paris Saint Germain et du Stade de Reims, vient de s’engager avec l’EF Reims Saint-Anne dans une ville qu’il adore. Entretien.

« Lorsqu’on a le virus, malgré l’âge, malgré les saisons qui passent, on ressent un réel manque et je suis aujourd’hui très heureux de pouvoir retrouver le terrain ! ». Manuel Abreu est de retour, et pas n’importe où, mais dans une ville où il a passé plus de 10 saisons en tant que joueur et entraîneur : « je dis toujours que je ne suis pas Rémois de naissance mais que je suis Rémois d’adoption. C’est le club de mes débuts, où j’ai signé mon premier contrat pro. Je venais à l’époque de la région parisienne. Le Stade de Reims m’a fait confiance et je lui dois beaucoup». Durant cette année de repos, Manuel Abreu ne s’est pourtant pas éloigné des terrains de football : « mon fils joue au FC Cormontreuil, j’allais le voir tous les dimanches lorsqu’il jouait à domicile ».

Le choix de Reims Ste Anne ? «Les dirigeants m’ont contacté il y a quelques semaines et j’ai trouvé le projet intéressant. Mais aussi car le terrain me manquait, cela faisait déjà un peu plus d’un an que j’étais en inactivité». Pour la première fois de sa carrière de coach, Manuel Abreu tente le pari de reprendre une équipe en milieu d’exercice : « je n’étais pas très enclin à le faire par respect pour le coach en place mais le club a insisté et a su me convaincre. Je connais déjà des joueurs de l’équipe, je ne mets donc pas les pieds dans un club qui m’est inconnu ». L’objectif jusqu’à la fin de saison ? « Faire du mieux possible, car je pense que le championnat n’est pas encore joué, même si cela risque d’être compliqué pour la montée ».

Ce franco-portugais, qui est dans le football français depuis 1977, a vu au cours de sa carrière les profonds changements de cette passion qui ne le quitte pas : « les mentalités ont énormément changé car les sociétés changent. Le football amateur est à l’image de la société. Les joueurs sont devenus des consommateurs : si cela ne fonctionne pas dans un club, ils n’hésitent pas à changer d’équipe même en cours de saison. Les joueurs de mon époque étaient un peu plus fidèles… », conclut le coach. Il fera ses grands débuts ce week-end, à domicile face à Aube Sud Vanne.

Jimmy Gedik

J-100, le compte à rebours est lancé !

À l’occasion des 100 jours avant le début de la Coupe du Monde Féminine en France (7 juin-7 juillet), une journée particulière était organisée ce mercredi à Reims, avec de nombreuses animations pour petits et grands (photo Arthur Thieulent). La ville, qui accueillera 6 matchs, a prévu plusieurs manifestations et se met aux couleurs de ce Mondial féminin (infos billetterie).

Plus de 500 jeunes issus de clubs de football de la Ligue du Grand Est, de l’UNSS et de la FFSU ont participé à cette journée extraordinaire. De nombreuses animations ont eu lieu, notamment la visite du stade Delaune, une fanfare, un baby-foot humain, un jeu concours et un tournoi de jeunes féminines… Un tifo géant a été réalisé par les jeunes dans la tribune Méano du stade Delaune et il y a également eu une séance de dédicaces par les joueuses et joueurs du Stade de Reims, dont Rémi Oudin, ainsi que la présence exceptionnelle d’un journaliste du Canal Football Club pour « La Grande Surface ». Pour finir cette journée, le poster officiel de Reims, ville hôte, a été dévoilé lors d’une séance de tirs au but orchestrée par une Ettie virtuelle, mascotte de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA. De nombreuses personnalités étaient présentes, comme le maire de Reims Arnaud Robinet, l’internationale aux 112 sélections Marinette Pichon ou encore Marc Keller, membre du comité exécutif de la FFF.

Le calendrier des animations est déjà bien rempli pour les prochaines semaines, avant le coup d’envoi de la compétition le 7 juin prochain. Une conférence de presse est programmée d’ici trois semaines pour évoquer les informations concernant la billetterie et le rôle des bénévoles. Le 16 mars, un séminaire sur la féminisation sera organisé avec la collaboration de la FFF. Le Musée des Bleues fera également étape à Reims les 16 et 17 mars de 10h à 18h au complexe René Tys. A l’occasion des J-50 avant le début du Mondial, une journée particulière aura encore une fois lieu sur la même base que celle des J-100. Une fresque représentative constituée de tissus recyclés, reprenant les couleurs des pays et équipes qui viendront jouer à Reims en juin prochain, sera dévoilée les 5 et 7 juin prochains, avant le match d’ouverture au Stade Auguste Delaune. Des valeurs, mais aussi les prénoms et âges des participants figureront sur chaque tissu de la fresque. Restez connectés, le lancement de la Coupe du Monde Féminine arrive à grands pas !

Kim Duntze, l’adjointe au maire de Reims en charge de la Jeunesse et des Sports, nous parle de l’engouement de l’événement ainsi que des prochaines échéances concernant les animations…

Arthur Thieulent

#daretoshine #lemomentdebriller #fifawwc #france2019

Régional1 : lutte et châtiments

Même s’il reste encore beaucoup de matchs à jouer, les rencontres deviennent de plus en plus décisives et critiques pour les équipes du bas de tableau. Entre Vaux-sur-Blaise qui retrouve le sourire, la situation critique de Jarville (ici en rouge), et le match très important entre Oberlauterbach et Kembs, c’est dès maintenant que le maintien se joue.

« Il faut retrouver ce que l’on a pas pu prendre en début de saison : du plaisir à jouer ». Le coach de Vaux-sur-Blaise, Thomas Bernhard, en a enfin retrouvé : son équipe (avant dernière du groupe A avec 8 points), vient de gagner pour la deuxième fois de la saison (contre Asfeld, 1-0), après un bon point obtenu à l’extérieur contre Aube Sud Vanne (0-0). Dimanche, son équipe se déplace sur le terrain du RCSC La Chapelle : « on va essayer de rester dans la même logique que depuis 2 matchs : prendre du plaisir, progresser et tenter de prendre des points. Pour nous ce match est une marche supplémentaire à franchir ». Pour le coach, ces résultats s’expliquent par un retour de stabilité dans l’équipe : «l’effectif a été perturbé, des joueurs sont revenus de blessures tardivement, on a fait jouer beaucoup de jeunes joueurs qui avaient très peu d’expérience. On a retrouvé une forme de stabilité depuis 1 mois et on se dit qu’on est pas là par hasard. Maintenant, il faut essayer de rester dans la course. Je ne sais pas si c’est le hasard du calendrier mais le dernier match à domicile de la saison c’est la réception du FC Nogentais. On sait ce qu’il nous reste à faire pour espérer jusqu’à la dernière journée ! ».

Dans le groupe B, Jarville, club qui a longtemps connu le National3, se retrouve en grande difficulté (dernier du classement avec 9 points, à 5 points de l’avant-dernier) après sa défaire la semaine dernière face à Thionville (0-2). Pour le coach de l’équipe, Anthony Rigole, « on est actuellement dans une situation très peu confortable, on manque cruellement de points, on va donc essayer de faire le meilleur résultat possible face à Vandoeuvre ce week-end ». L’équipe, qui reste sur 5 défaites consécutives (dernière victoire le 11 novembre 2018 à domicile contre Forbach, 2-1), est dans une spirale négative selon le coach : « il faut regagner des matchs, je pense qu’il suffit d’un petit déclic. Le championnat finit dans 3 mois et il devient urgent de réagir. Mais j’espère que ce déclic n’arrivera pas trop tard ». Pour le club, cette situation est inédite : « c’est compliqué, on ne va pas se mentir. Cela se ressent sur le visage des joueurs. On n’a pas trop l’habitude d’être dans cette position. Mais si on descend, on l’aura mérité. Le foot est une histoire de cycle, il y a des passages à vide. Mais cela n’est pas encore fait. On y croit encore ! ».

Dans le groupe C, Oberlauterbach (avant-dernier avec 10 points) accueillera le FC Kembs Réunis (12e avec 12 points) ce dimanche pour un match très important. Pour la coach de Kembs, Nizar Charni, « c’est un match important sans pour autant être définitivement déterminant, mais il est sûr que c’est un match à 6 points ». En comptant les matchs en retard, son équipe peut se retrouver lanterne rouge du classement : « on savait dès le début que ça allait être compliqué. Mais il est sûr que la situation peut devenir encore plus compliqué ». En perdant 3 à 1 à domicile contre Kronenbourg, puis en s’inclinant 4 à 0 contre l’ASIM, l’équipe de Nizar Charni a mal commencé la deuxième partie de saison : « je n’ai jamais pu aligner mon équipe type depuis le début de saison, les absences que nous avons ne nous aident pas non plus. Et les problèmes défensifs sont toujours là ». De là à jouer plus défensif le reste de la saison ? « Lorsque l’on joue face à une équipe comme l’ASIM, il faut s’adapter. On a joué à 5 derrière et cela avait plutôt bien fonctionné en première période. Cela peut être une solution mais il faut s’adapter à chaque adversaire et surtout prendre des points, car c’est le seul moyen pour se maintenir ».

Jimmy Gedik

Cindy : ambition volontaire !

Cindy Groux, attaquante sur le terrain, bénévole dans son club, sera une des 250 volontaires de la prochaine Coupe du Monde à Reims pour les six matchs prévus à Delaune. Portrait…

Le compte à rebours est lancé. Dans 3 mois, la région vibrera au rythme de la Coupe du Monde féminine 2019. Dans les stades, sur les fan-zones, des bénévoles de la FIFA accueilleront joueurs et spectateurs. À Reims, Cindy Groux, fera partie des 250 volontaires. Nous avons réalisé le portrait de cette femme de 30 ans, comptable de profession, très impliquée dans son club de la Neuvillette Jamin dans la banlieue rémoise, en tant que joueuse et dirigeante. Mais surtout qui vient d’être retenue comme bénévole pour la Coupe du Monde féminine en juin prochain.

Attaquante de formation, Cindy ne fait pas que martyriser les défenses adverses chaque week-end dans le championnat district à 8. Elle est également impliquée dans son rôle de bénévole en aidant la trésorière de l’association. Passionnée de football, elle est fière de représenter son club et d’aider à développer le football féminin. Comme elle le dit très bien : « j’ai choisi ce club par hasard au départ. En effet, toute nouvelle d’un an dans la région, je cherchais à reprendre le football que j’avais arrêté depuis 20 ans. J’ai fait des recherches sur internet et le club le plus proche de chez moi à l’époque était celui-là. J’ai fait un essai et je me suis inscrite. En voyant l’ambiance conviviale, familiale et l’esprit d’équipe du club, je me suis dit qu’il conviendrait à ma mentalité. Je suis très fière de faire partie de ce club. Les filles sont géniales, le coach Claire Basso aussi, et toutes les personnes qui le dirigent également.»

Comme pour tous les autres volontaires, l’aventure a débuté sur internet quand elle s’est connectée sur le site du programme « volontaires ». Après avoir étudié les missions proposées, elle en a sélectionné 3 et a envoyé le formulaire. Un compte a été créé afin de suivre l’évolution de sa candidature. « Ensuite, on m’a envoyé une proposition de dates pour un entretien. Je l’ai passé et ai échangé sur les missions plus en détail. On m’a prise en photo et demandé d’écrire un mot pour exprimer ce que représente pour moi le fait d’être volontaire, j’ai choisi le mot « humanité » car il représente la richesse des échanges que j’espère durant cette CDMF. J’ai reçu la réponse courant janvier en m’indiquant la mission pour laquelle j’ai été affectée. Enfin, on m’a demandé de valider ma mission sur le compte créé. C’était parti ! » Pendant le mondial, Cindy aura pour missions de fournir l’ensemble des services informatiques et des services de télécommunication. Elle va ainsi maintenir, assurer et déployer un service de télécommunication fiable aux médias et aux diffuseurs avec l’aide de deux autres bénévoles du service.

En matière de bénévolat lors de grands événements sportifs, elle fait office de novice. C’est même la première fois qu’elle sera volontaire. Elle a décidé de se lancer dans le grand bain, tout d’abord pour faire profiter de ses compétences et de son dynamisme à l’organisation et au bon déroulement de cet évènement mais également pour vivre cette Coupe du Monde de l’intérieur et participer à l’engouement du football féminin, sujet qui lui tient particulièrement à cœur. En tant que volontaire, Cindy attend de l’évènement de la magie, des rencontres, et de la bonne humeur, qu’elle compte bien faire partager au public. « Il faut que l’engouement autour de l’évènement devienne énorme. Un peu comme quand on est devenu champions du Monde ! »

Arthur Thieulent

#daretoshine #lemomentdebriller #fifawwc #france2019

N3 : A qui le derby de la Sarre ?

Ce samedi (18h), Sarreguemines accueille Sarre-Union (ici le match aller en août) pour un « petit match entre voisins », un derby au vrai sens du terme, un match entre amis mais où l’enjeu de la rivalité locale prend tout son sens. Explications.

23 kilomètres. C’est la distance qui sépare Sarreguemines de Sarre-Union. Du coup, chaque saison ou presque, les rencontres aller et retour sont celles qui rassemblent le plus de monde pour un match de National3. Combien seront-ils demain sur le coup de 18h ? Difficile à dire mais assurément plusieurs centaines et sans doute pas loin d’un petit millier. Pourtant, la rencontre ne revêt pas objectivement un intérêt sportif hors norme. Douze points séparent les deux équipes. Sarre-Union et ses moins de 3000 habitants est en tête du classement alors que Sarreguemines, 21000 habitants, se situe juste au-dessus de la zone rouge. Pourtant la page facebook officielle du FCS a bien mis en avant le match en créant un événement.

Les deux clubs s’apprécient même s’ils sont rivaux. Les dirigeants ont souvent eu l’habitude d’échanger pour faire une force de leur concurrence locale et éviter les surenchères vaines. C’est aussi un match particulier pour Continental, sponsor principal de Sarreguemines, mais aussi de Sarre-Union. « Il y a une vraie rivalité régionale », témoigne Florian Trimborn. Le gardien a porté les couleurs de Sarreguemines où il a vécu de belles épopées en Coupe de France avant de rejoindre Sarre-Union la saison dernière. Désormais à Sarrebourg, il évoque ce derby sans nostalgie mais avec un peu de recul. « J’ai vécu ces matchs des deux côtés. Je dirais qu’à Sarre-Union, la pression venait surtout des supporters qui tenaient à ce qu’on gagne. A Sarreguemines, c’était davantage le coach et le staff du club qui en faisaient une question de suprématie locale. « La différence essentielle entre les deux clubs est que l’ambiance est plus familiale à Sarreguemines. Les joueurs se connaissent depuis longtemps, sont tous du secteur. C’est moins le cas à Sarre-Union ».

Sarre-Union a pris l’avantage lors des deux éditions de 2018. En avril, Trimborn et les Sarre-Unionnais étaient venus s’imposer (0-1) pour assurer quasiment leur maintien, plongeant leur adversaire dans le doute. En août, à Sarre-Union, l’USSU s’était largement imposée face à une équipe de Sarreguemines passée à côté du match. Alors à qui ce derby de la Sarre de février ? Florian Trimborn est plus circonspect. « Sarre-Union est dans une très bonne dynamique, mais j’ai assisté au retournement de situation de Sarreguemines à Epernay avec ce but extraordinaire dans les arrêts de jeu. Cela me rappelle des choses que j’ai connues dans ce club et si la roue tourne, je pense que Sarreguemines est capable de s’imposer ».

Coupe du Monde Féminine, J-100 le 27 février à Reims !

Le mercredi 27 février, nous serons à 100 jours du début de la Coupe du Monde Féminine en France (7 juin au 7 juillet). La ville de Reims, qui accueillera 6 matchs, organisera à cette occasion une opération pour lancer le compte à rebours à J-100…

« Depuis 2 ans, nous avons un cahier des charges assez lourd et des objectifs imposés par la FIFA à remplir jusqu’au début de la Coupe du Monde. Mais la ville de Reims est prête à accueillir cet événement ». Kim Duntze, adjointe aux sports de la ville de Reims, est confiante dans la réussite « d’un événement qui est très important pour la ville ». À l’approche de la date symbolique des J-100, les derniers préparatifs se mettent en place pour cette journée : « il y aura une séance de tirs au but et la mascotte de la Coupe du Monde, Ettie, jouera le rôle de gardienne de but. Dès que le score de 100 buts sera atteint, il y aura le dévoilement du poster officiel de la Coupe du Monde, pour la ville de Reims. Il y aura d’autres animations pour montrer aux Rémois et aux Rémoises que la Coupe du Monde, c’est vraiment parti ! » (+ d’infos). À cette occasion, la ville a décidé de convier différentes écoles, des associations, des centres de loisirs, ainsi que des clubs de foot. « Les enfants pourront profiter de plusieurs animations misent en place par la ville de Reims, poursuit Kim Duntze. La ville a aussi décidé d’accueillir les commerçants lors de cette journée, afin de mobiliser le plus grand nombre de personnes avant le début de cet événement ».

Cette journée sera la première de plusieurs échéances qui vont suivre : « d’ici trois semaines, il y aura une conférence de presse pour rappeler les informations concernant la billetterie et le rôle des bénévoles. Le 16 mars, nous allons aussi organiser un séminaire sur la féminisation avec la Fédération Française de Football, pendant que le Musée des Bleues fera étape à Reims ce même week-end des 16 et 17 mars (10h à 18h au gymnase René Tys). Et puis il y aura la journée des J-50 ». Concernant les matchs, l’engouement est présent selon Kim Duntze : « nous avons déjà 2 matchs qui affichent presque complet. Nous sommes confiants pour les autres matchs, car il reste encore 3 mois. Au début ce sont plutôt des étrangers qui ont acheté des billets, mais aujourd’hui on constate l’intérêt des Rémois et des Rémoises. On est vraiment très agréablement surpris, car on ne pensait pas que ça allait prendre un tel engouement ». D’ici-là, venez jouer, danser, vibrer et lancer le décompte ce mercredi 27 février au complexe René Tys à Reims (14h à 19h), pour cette journée symbolique des J-100 !

Jimmy Gedik


INFOS PRATIQUES

Restauration possible sur place (payant).

Complexe René Tys, entrée côté chaussée Bocquaine

  • Bus, lignes 2 et 16, arrêt Bocquaine
  • Tram, lignes A et B, arrêt Comédie

#daretoshine #lemomentdebriller #fifawwc #france2019

R1A : bienvenue au foot des champs !

US Vaux-sur-Blaise, AM.S Asfeld. Derrière le nom de ces deux clubs, qui se retrouvent dimanche en championnat (15h), se cache une réalité méconnue pour certains. Une réalité faite de difficultés, de bricolage mais aussi de fierté. Une réalité du football amateur de la Champagne/Ardenne rurale d’aujourd’hui. Témoignages…

« Bientôt il n’y aura plus que des clubs dans des grandes villes ». Le constat du président de Vaux-sur-Blaise, Alain Simon, peut prêter à sourire. Pourtant, les images de son équipe, jouant sur un terrain en terre mi-janvier lors d’un match de préparation (photo Adrien Jeanson), avaient fait sensation sur les réseaux sociaux, certains ne comprenant pas comment une équipe de R1 pouvait encore jouer dans de telles conditions. C’est pourtant ignorer la réalité du football amateur en Champagne/Ardenne, comme nous l’explique le président : « ceux qui commentent sont des personnes qui vivent en ville. Nous sommes une commune de 370 habitants (située en Haute-Marne, dans le sud de Saint-Dizier), nous n’avons pas beaucoup de moyens. Il n’y avait pas d’autres solutions que de jouer sur ce terrain là ». Les infrastructures sont une réelle problématique dans la région : « il n’y a aucun terrain synthétique dans le coin à part à Saint-Dizier et à Chaumont, mais ils sont souvent pris. Pour vous l’avouer, on s’est même fabriqué un petit terrain synthétique nous-mêmes, en récupérant des rouleaux d’un ancien terrain… On a très peu de moyens, donc on bricole à notre façon ». Pour subsister, le club est obligé d’organiser des manifestations extra-sportives : « des lotos, des repas dansants, alors que la plupart des clubs de R1 n’ont pas besoin de le faire. Heureusement, les artisans et les gens du village nous aident ».

Car la fierté du président aujourd’hui, c’est d’avoir au sein de son club un esprit familial qui s’incarne quotidiennement : « il y a environ 200 personnes à chacun de nos matchs à domicile, l’engouement est très fort. Pour 370 habitants, nous avons 200 licenciés, une équipe dans chaque catégorie jeune, 3 équipes chez les seniors, plus de 40 dirigeants. 7 ou 8 joueurs de l’équipe jouaient ensemble en U16, les joueurs sont attachés au club. Tout le monde s’implique du mieux possible ». Même si la situation sportive est compliquée (avant dernier du classement avec qu’une seule victoire au compteur), Alain Simon garde le sourire : « on le vit bien. Il y a toujours la même ambiance et on y croit toujours ! ».

Du côté d’Asfeld (village de 1100 habitants situé dans les Ardennes, au nord de Reims), on retrouve les mêmes valeurs familiales… et les mêmes problèmes : « nous avons aussi un souci d’infrastructure. Notre terrain n’est pas homologué et si nous voulons rester en R1 il va falloir trouver une solution. Nous avons lancé une étude de projet suite à notre accession en R1 l’année dernière (première année en R1 cette saison, après 3 montées consécutives) avec la commune d’Asfeld, mais c’est un processus qui prend énormément de temps », confie le président, Gérald Dufraine, qui est dans le doute : « je ne peux pas dire si l’année prochaine on sera en R1, car même si sportivement on est maintenu, je ne sais pas si administrativement cela va être bon ». Ce problème d’infrastructure est selon lui lié à la ruralité : « sur un nouveau projet on serait subventionné à hauteur de 40% maximum par la commune. Sachant que celui-ci devrait s’étaler entre 500 000 et 1 million d’euros, c’est très compliqué pour notre commune de pouvoir le financer ». En plein mouvement des gilets jaunes, la fracture entre les territoires dénoncée par ceux-ci est aussi visible dans le football amateur : « en Coupe Grand Est, nous sommes allés jouer en Lorraine face à un club de R3, Centre Ornain, qui a des infrastructures totalement différentes des nôtres. Et je ne parle même pas de l’Alsace, c’est le jour et la nuit ».

Jimmy Gedik

R1 gr.C : rencontre avec Vincent Rychen (Hégenheim)

Rencontre avec Vincent Rychen, coach du FC Hégenheim (photo Brahim Bouchareb), pour faire le point à mi-saison et avant de retrouver le championnat ce dimanche, avec la réception de l’AS Illzach-Modenheim (16h) au stade de l’Eisweiher (le programme du week-end).

Les Frontaliers sont actuellement au pied du podium avec 22 points et deux matchs en moins par rapport au trio de tête : Erstein (3e, 26 pts), l’ASIM (2e, 29 pts) et la FAIG (1er, 33 pts).

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