National 3, une reprise inédite

Le Grand Est en National3 (1/5). Ce samedi, les quatorze acteurs du N3 reprendront officiellement le chemin du stade dans un contexte particulier, marqué par une crise sanitaire qui se poursuit et une préparation forcément particulière (ici Mulhouse et Biesheim). Explications…

Ils sont quatorze sur la ligne de départ, comme la saison dernière. Une équipe reléguée du National2, le FC Mulhouse, qui n’a pas passé le cap de la DNCG, et qui aura pour objectif de revivre le scénario de la saison 2018-2019 qui avait vu les joueurs d’Eric Descombes décrocher la montée. Trois équipes font également leur retour en National3. La réserve de l’AS Nancy-Lorraine et Epernay, un à peine après leur relégation, mais aussi le Stadium Racing Colmar qui retrouve, avec son nouvel intitulé un niveau que Colmar connaissait bien par le passé. Le hasard a voulu que ces quatre-là se retrouvent entre eux dès la première journée.

Et puis, il y a les dix autres, les « rescapés » de la saison dernière. Ils ont connu une intersaison plus ou moins agitée selon les cas. Sarre-Union ou Biesheim ont presque tout changé, d’autres l’ont fait en partie, certains ont misé sur une forme de continuité. Pour tous, c’est un départ dans l’inconnu ou presque. La préparation a été différente selon les équipes. Certaines, c’est le cas de Thaon ou Colmar, ont repris tôt, avant de s’arrêter puis de reprendre. D’autres, comme Biesheim ou Prix-les-Mézières, ont redémarré plus tard. Difficile de dire aujourd’hui qui aura raison, quelle équipe se montrera en forme dès les premiers matchs qui permettent souvent de lancer une dynamique positive ou non, sur l’ensemble de la saison.

Il y a enfin le contexte inédit qui, pour l’heure, tasse évidemment les enjeux sportifs, au profit du simple fait de rejouer au football. Les spectateurs seront-ils au rendez-vous ? Les clubs seront-ils en mesure d’assurer l’accueil dans de bonnes conditions ? Autant de questions auxquelles cette première journée programmée samedi et dimanche aura l’occasion de répondre.

Stéphane Heili

📷 Jorge De Carvalho

N2 : Schiltigheim choisit Constant…

Le Grand Est en National 2 (6/6). Le SC Schiltigheim s’apprête à débuter sa quatrième saison en N2. L’équipe accueille notamment Bryan Constant (ici en vert), un ancien joueur du CS Sedan Ardennes passé par la Ligue 1 et la Coupe d’Europe. Revenons avec lui sur sa carrière et ses ambitions pour la saison à venir.

Bryan Constant naît à Fréjus en 1994. Il commence le football à l’âge de six ans dans le club de sa ville, d’abord en tant qu’attaquant – il devient progressivement plus polyvalent. Il rejoint le centre de formation de l’OGC Nice à quinze ans, club dans lequel il fait ses classes, jusqu’à la Ligue 1 en 2013. Un an avant, il remporte la coupe Gambardella avec l’équipe U19. C’est son premier grand succès, dans les pas de son grand frère, Kévin Constant, qui a lui-même remporté cette coupe avec le FC Toulouse. Son influence est notable : « le fait que mon frère soit joueur professionnel, ça m’a donné envie de le suivre – je voulais faire mieux que lui », explique-t-il.  Il signe son premier contrat professionnel en 2013, toujours à Nice, après avoir fait partie, en 2012 puis en 2013, de l’équipe de France U18 puis U19.

Lorsqu’on lui demande ses souvenirs les plus marquants, Bryan Constant ne sait que choisir : « mon souvenir le plus marquant, c’était ma préparation avec la première saison professionnelle, puis l’entrée en Ligue 1 – le premier match contre Lyon en 2013 ». Il mentionne également son « premier match en coupe d’Europe avec l’OGC Nice » – débuter le match a été une grande surprise pour lui. Son épopée professionnelle dure quatre ans, jusqu’en 2017. Il reprend le football un an après, à Sedan, où il reste deux ans avant de rejoindre le SC Schiltigheim. Il garde une très bonne image de sa dernière saison : « je n’ai retenu que du positif – la saison qu’on a faite, malgré le fait de ne pas monter, c’était une saison historique avec 13 victoires de suite, que ce soit pour le groupe, les joueurs ou les supporters ».

Bryan Constant est maintenant tourné vers l’avenir. Après un transfert qui s’est « très bien passé », il semble bien intégré à sa nouvelle équipe : « il y a une très bonne entente, un très bon groupe – on est très bien partis pour la saison ». Son objectif est « de faire le plus de matchs possible, d’aider l’équipe à gagner, d’apporter la touche technique pour que ça se passe bien et qu’on gagne le plus de matchs possible ». A 26 ans, il a envie « de retrouver le haut niveau ». Le prochain chapitre de son aventure en N2 s’écrira le 22 août, lorsque le SC Schiltigheim affrontera le Paris 13 Atlético. Il faudra attendre la semaine suivante pour que Bryan Constant puisse se mesurer à son ancienne équipe, le 29 août.

Guillaume Moinel

N2 : L’intense préparation physique de Sedan

Le Grand Est en National 2 (5/6). Après une saison historique, enchaînant 13 victoires de suite, l’équipe première du CS Sedan Ardennes se doit de se maintenir à niveau pour la nouvelle série de matchs à venir. Pour cela, revenons sur les entraînements des semaines passées avec Aliaume Monrozier, le préparateur physique de l’équipe.

Lorsqu’on lui demande s’il y a un risque de fatiguer les joueurs avec un entraînement trop intense avant le début de la nouvelle saison, Aliaume Monrozier acquiesce : « c’est le but, on ne pourra plus le faire après. C’est à nous de trouver le curseur maintenant sans les blesser ». Le préparateur physique, diplômé d’un master dans le domaine, nous explique les ficelles de son métier : « la préparation nécessite beaucoup d’imagination, selon le matériel, le public, les installations – c’est comme la cuisine, on a une recette de base que l’on adapte à chaque situation ». L’équipe a pu expérimenter la semaine dernière l’une de ses inventions, sobrement nommée « le rectangle de la mort » : cette séance, se concentrant sur un travail de puissance aérobie et d’intermittent court, constitue l’épreuve finale de sept semaines et demie d’entraînement. Aliaume Monrozier a l’habitude des préparations plus courtes, de cinq ou six semaines, mais le contexte particulier a nécessité une remis en forme de deux semaines et demie.

Les joueurs sont satisfaits : la multiplication des séances a permis de placer beaucoup d’exercices avec le ballon, en limitant les pratiques plus longues, comme le footing. Le club est très attentif au risque de blessure : les joueurs de l’équipe première se sont déplacés début juillet au SSE Reims, un centre sportif, pour établir des comptes-rendus permettant d’anticiper « les équilibres, les déficits, la tension sur certains groupes musculaires », et de mettre en place « des protocoles individuels sur les déficits à corriger ». Ces précautions ont payé, le club ne comptant qu’une blessure musculaire malgré le confinement. Aliaume Monrozier est « très satisfait des matchs amicaux sur l’aspect physique » : il voit ceux-ci comme des séances de travail permettant d’évaluer « combien de temps les joueurs peuvent tenir, et à quelle intensité ». Rendez-vous le 22 août pour voir l’équipe à l’œuvre, lors du match contre l’Olympique Saint-Quentin.

Guillaume Moinel

📷 Karen Kubena/lardennais.fr

Protocole de reprise – mesures sanitaires

Les clubs de foot s’apprêtent à reprendre dans des conditions très particulières. La LGEF publie ce jour des mesures qui seront à appliquer dans le cadre de la reprise des compétitions.

Les clubs sont nombreux à s’interroger sur la reprise et sur les mesures sanitaires à appliquer. D’autant que les prescriptions évoluent au jour le jour tout au gré de l’évolution de la pandémie. Il appartient désormais à chaque club de désigner un référent sanitaire qui sera garant de l’application des protocoles que les clubs sont invités à mettre en place au sein de leur organisation. Ce référent doit être signalé par mail à Sophie Gervason, référente sanitaire de la LGEF (sgervason@lgef.fff.fr). Les vestiaires sont désormais à nouveau accessibles, mais avec un masque, les douches également, sous certaines conditions et le port du masque, pour les plus de 11 ans, devient la règle dans tous les stades, dehors comme dans les bâtiments (Affiche « Portez votre masque ! » à imprimer et à diffuser sur vos installations).

Vous trouverez ici les mesures qui sont applicables pour la reprise des compétitions. Ces mesures sont bien entendu de nature à évoluer en fonction de la situation sanitaire et en fonction des consignes données par les autorités nationales. Il est important de rappeler que localement, la municipalité, propriétaire des installations, voire la Préfecture peut décider du renforcement des mesures nationales. La LGEF compte sur vous pour assurer la diffusion de ces informations auprès de vos licenciés, sur la bonne application des mesures. Le maintien de notre activité passera par un engagement commun de l’ensemble des acteurs du football.

Coupe de France Féminine : les matchs du 1er tour !

Suite au tirage au sort effectué par le Pôle Coupes de la Commission Régionale des Compétitions, la LGEF communique ce jeudi 20 août les 52 rencontres du 1er tour de la Coupe de France Féminine, édition 2020/2021, qui se joueront le 13 septembre prochain.

Les rencontres ont été programmées par défaut au dimanche 13 septembre 2020 à 15h. Il est bien entendu possible de modifier le jour ou l’horaire de la rencontre avec accord du club adverse, selon la procédure Footclubs.

Si vous souhaitez communiquer autour de votre match, le logo de la compétition, en différentes versions, est disponible en libre téléchargement sur la plateforme « Service aux clubs » actifoot.fr (s’enregistrer ou créer son compte « Actifoot » gratuitement pour accéder aux ressources graphiques). Rendez-vous sur actifoot.fr en rubrique « ressources graphiques ».

📷 Philippe Mayen/fff.fr

N2 : Epinal en reconstruction offensive

Le Grand Est en National 2 (4/6). L’heure est à la reconstruction pour Epinal. Le club a vu l’ensemble de sa ligne offensive partir vers de nouveaux horizons. Le départ de profils prestigieux, comme celui de Jean-Philippe Krasso qui rejoint l’AS Saint-Etienne en Ligue 1, souligne le rôle de club « tremplin ». Décryptage avec le coach de l’équipe, Xavier Collin.

« Qualité ». Voilà le terme qui ressort le plus lorsque l’on échange avec Xavier Collin : il l’utilise à la fois pour décrire ses anciens joueurs, comme Mickaël Biron, parti pour l’AS Nancy-Lorraine (L2), et les nouveaux. Il ne tarit pas d’éloges : Kamel Bennekrouf, ancien des Hauts-Lyonnais (N3), a « une qualité technique au-dessus de la moyenne » ; Karim Achahbar, qui sort d’une saison blanche, est doté d’une « grosse qualité de frappe » ; Ismaël Noumansana, venu du Portugal, « fait preuve de beaucoup de générosité et de course ». Enfin, il souligne l’expérience de l’ex-Lavallois de 34 ans Grégory Gendrey, qui aura pour mission de « peser sur les défenses ». Il rappelle toutefois l’importance du groupe : « on s’appuie sur le collectif, notre force sera notre groupe et notre état d’esprit ».

Cette qualité, c’est celle de la formation d’Epinal : « on a l’image d’un club tremplin qui permet à des jeunes garçons de retrouver le monde professionnel », explique Xavier Collin. Ce dernier a une certaine part de responsabilité, récompensée cette saison par une formation très sélective au Brevet d’entraîneur professionnel de football (BEPF), qui lui permettra de former des équipes de Ligue 1 et 2. « C’est une formation très enrichissante qui va me permettre d’acquérir de nouvelles compétences, de progresser dans de nombreux domaines – c’est une formation riche et reconnue », détaille-t-il.

Lorsqu’on lui demande si la préparation avance bien, Xavier Collin reste modeste. « C’est en cours. Il faut continuer à travailler pour créer des automatismes entre les garçons » ; ces automatismes, ils semblent déjà bien développés : l’équipe s’est imposée 5-0 contre Raon-l’Etape (N3), le vendredi 14 août, et surtout 3-0 contre la réserve de Metz (N2) le lendemain, malgré une configuration différente. « On est un club ambitieux, on attend de ce groupe une grosse saison » conclut le technicien spinalien. Malgré cette nouvelle ligne offensive, l’équipe semble bien équipée pour « se mêler à la lutte », dès le 22 août à Belfort où Epinal connaît habituellement toujours des difficultés.

Guillaume Moinel

N2 : Haguenau face à la «crise»

Le Grand Est en National 2 (3/6). La crise sanitaire est également une crise économique. Les différents clubs de N2 ont, chacun à leur manière, dû s’adapter pour assurer la continuité des entraînements et des différentes prestations. Analyse de la situation avec Jean-Luc Kleinmann, le président du FR Haguenau.

Il y d’abord le constat. « Le club n’a pas pu réaliser un certain nombre de manifestations, d’où un vrai manque à gagner. Certains de nos partenaires privés sont eux-mêmes en difficulté. Nous faisons le choix de continuer notre relation avec eux, en espérant des jours meilleurs », explique Jean-Luc Kleinmann, le président du club qui s’attend néanmoins à une baisse globale de l’enveloppe sponsoring. D’ailleurs, le budget prévisionnel du club est passé de 700 à 500.000 euros. « Nous avons fait le choix de ne pas toucher au budget de la formation des jeunes, l’essentiel de l’économie se fera donc sur le budget de l’équipe qui évolue en National2 ».

Au départ, le FRH avait banni toute perspective de contrat fédéral cette saison, avant de faire l’une ou l’autre exception en s’adaptant à la situation sportive et économique. « On s’attend aussi à des surcoûts liés à la crise sanitaire, en équipements, au niveau des déplacements aussi. Rien ne sera simple », poursuit Kleinmann qui appelle à un modèle nouveau à imaginer pour les clubs du National2. « Nous ne disposons pas d’aide liées à la diffusion télé, il y a les aides fédérales, il y a eu les 10 euros par licence mais c’est globalement insuffisant. Il faut avoir une réflexion générale sur le sport amateur en France ».

 Malgré les difficultés, le président appelle à la cohésion : « la première des choses, c’est la santé de tout le monde, il faut suivre impérativement ce que disent les décideurs – que ce soit la loi ou la Fédération ». « Tout le monde doit changer de mode de fonctionnement » dit-il, en restant optimiste : « si tout le monde donne un peu de soi, ensemble, on peut y arriver ». Au plan sportif, Haguenau entamera sa saison ce samedi à 17h, face à la réserve de Lens, avec la ferme intention d’accrocher à nouveau le maintien…et dans le strict respect des consignes sanitaires.

Guillaume Moinel

N2 : Reims 2, préparation sur fond de crise

Le Grand Est en National 2 (2/6). Les clubs de N2 n’ont pas été épargnés par les dommages de la crise sanitaire. Comme tout le monde, ils ont été obligés de s’adapter, en mettant en place des mesures pour leurs joueurs, leur personnel et leur public. Zoom sur un cas un peu particulier, celui de l’équipe de réserve du Stade de Reims.

Malgré les difficultés, Yannick Menu, le directeur de la formation rémoise, est catégorique : « la direction offre toujours des conditions optimales pour le groupe de réserve ». De nombreuses mesures ont été mises en place dans les différents bâtiments du Stade de Reims : les désormais classiques gels hydroalcooliques, masques et discours préventifs sont disponibles partout, et le « port du masque est obligatoire dans l’ensemble du centre de vie ». Le club fait appel à la « responsabilité de chacun ». La directive phare, que le technicien souligne avec insistance, ce sont les « tests Covid » : l’ensemble des employés ont été testés, et les joueurs le sont également une fois par semaine en moyenne, avant les matchs notamment. Après une longue période de matchs à huis clos, le centre a été en partie réouvert au public le week-end dernier, avec le port du masque imposé et une distanciation sociale respectable.

La reprise de l’entraînement, il y a quelques semaines, ne pouvait pas ressembler à celle des autres années. Après une pause de quatre mois, les joueurs sont revenus avec beaucoup d’enthousiasme : le confinement a permis à certains de comprendre l’importance de l’activité. Le premier match ne s’est déroulé qu’une trentaine de jours après le retour à l’entraînement, alors qu’il ne fallait qu’une dizaine de jours auparavant. Ce fonctionnement semble efficace, aucun blessé n’étant à déplorer pour l’instant – « la crise a eu un vrai impact sur l’organisation de notre reprise, et elle va nous questionner sur le besoin de faire des reprises comme ça à chaque fois », explique Yannick Menu. Mais l’on comprend l’étrangeté de la situation : « il est trop tôt pour parler de changements sur le long terme, nous vivons avec cet état, qui est critique, et nous mettons tout en œuvre pour rester en activité ». L’équipe a l’avantage d’être portée, en partie, par sa grande sœur de Ligue 1. La réserve rémoise entamera sa saison samedi (18h) du côté de St-Maur Lusitanos.

Guillaume Moinel

N2 : Metz2, la prudence est de mise…

Le Grand Est en National2 (1/6). Après deux années marquées par la réussite – un titre en Régional1 avec 17 points d’avance en 2019, puis un autre en National3 en juin dernier avec cinq points – il est temps pour la réserve du FC Metz de s’attaquer au N2. Avec prudence. Echange avec Grégory Proment, le coach de l’équipe (photo LGEF).

L’heure est aux précautions pour la réserve de Metz. En effet, après avoir envoyé six joueurs à son équipe partenaire, le RFC Seraing, l’effectif est en partie renouvelé – l’’équipe est « plus jeune, moins mature », selon le coach. Cela a ses avantages, notamment lorsque l’on prend en compte la mission formatrice de l’équipe au bénéfice de sa grande sœur, qui évolue en Ligue 1. L’entraîneur explique qu’il « va falloir être performant beaucoup plus vite », ce qui est un atout, parce que le FC Metz « va gagner du temps pour amener des joueurs en professionnel ». En même temps, il y a des efforts à faire sur le mental : pour arriver au niveau de l’équipe première, « il faut absolument que les jeunes comprennent qu’il faut gagner, coûte que coûte ». « Le gros axe de travail pour passer en professionnel, c’est le mental, de pouvoir gérer ses émotions et la pression ».

Pour Grégory Proment, l’équipe est arrivée à sa juste place, celle où les réserves devraient évoluer. Il n’hésite toutefois pas à rappeler le niveau de la compétition, notant la chute en National 3 de la réserve de l’AS Saint-Etienne la saison dernière : s’il n’y a selon lui pas de gouffre entre le R1 et le N3, « il y a un grand écart entre le N3 et le N2 ». Il y aura des matchs difficiles : les joueurs l’ont compris ce samedi 15 août en perdant contre le SAS Epinal (3-0). Au-delà de cette erreur de parcours, les matchs amicaux ont été « cohérents », le coach étant « agréablement surpris ».

Mais il y a encore du travail à effectuer avant d’affronter l’AS Beauvais, ce samedi 22 août. Le principal objectif, c’est « de pouvoir voyager » : « l’assise défensive doit être performante pour prendre le moins de buts possible, pour qu’offensivement, il y ait le moins de buts à mettre ». Si les joueurs étaient habitués à avoir le ballon en National3, ils vont devoir apprendre à faire sans.

Guillaume Moinel

Victoria Beyer, une arbitre du Grand Est en finale !

Vous l’avez peut-être aperçue dans sa tenue orange et noire, lors de la finale de la 19e Coupe de France féminine. Victoria Beyer (2e en partant de la droite, photo FFF), 29 ans, l’une des huit bénéficiaires du plan de professionnalisation de l’arbitrage féminin lancé cette saison par la FFF, a arbitré, dimanche dernier, la rencontre opposant l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain. Portrait.

L’Alsacienne, qui est fédérale féminine depuis juin 2016, n’a pas commencé par le football. Au début, c’était le basket : à l’âge de 13 ans, alors qu’elle jouait, elle ne supporta plus ce qu’elle appelle « l’esprit d’équipe féminin ». « Je voulais jouer au foot », explique-t-elle. « Mais la réalité m’a vite rattrapée : il fallait rejoindre une équipe de filles… Inconcevable pour moi ! Je me suis donc lancée dans l’arbitrage… Le fruit du hasard ». Ce pari a payé : arbitre internationale depuis janvier 2018, elle officie désormais aussi bien en France qu’à l’étranger. Le match du dimanche 9 août est une consécration : « Être désignée pour une finale, c’est une chance. Pour ma part, c’est la récompense du travail assidu et de la résilience dont je fais preuve depuis plusieurs années. C’est une fierté pour moi, mais aussi pour mes proches qui me soutiennent au quotidien ». Sa famille était dans les tribunes, mais tout le monde n’a pas pu être présent à cause de la crise sanitaire.

Comme pour nous tous, le début du confinement a été difficile : « Les deux premiers week-ends sans match, c’est le sentiment de manque qui domine. Et finalement, très vite on réapprend à prendre le temps, à profiter de ses proches et de chez soi ». Le football ne l’a pas quittée : les préparateurs athlétiques ont adapté leurs programmes d’entraînement, la DTA (Direction Technique de l’Arbitrage) a fait travailler les arbitres sur des situations de match une fois par semaine, et l’UEFA a organisé des visio-conférences pour « garder le lien ». Depuis la reprise, elle jongle entre, d’un côté, sa carrière dans une banque, où elle est chargée des affaires professionnelles, et, de l’autre, les entraînements, le suivi kiné, le travail technique et les rencontres. Cet emploi du temps, déjà chargé, sera encore alourdi à la rentrée, avec les stages spécifiques du plan de professionnalisation au Centre National du Football de Clairefontaine.

Lorsqu’on lui parle de la situation de l’arbitrage féminin dans la région, Victoria Beyer est catégorique : « Nous ne sommes pas encore assez nombreuses. La CRA (Commission Régionale d’Arbitrage) organise une fois par an un stage féminin dans le Grand Est, l’occasion pour nous de nous rencontrer et d’échanger ». Au-delà des arbitres à proprement parler, elle fait appel à toutes les filles qui souhaiteraient se lancer : « L’arbitrage, c’est l’école de la vie. On se forge un caractère, on s’adapte à toutes sortes de situations, on manage des hommes, on apaise les tensions, on prend des décisions, on trouve des solutions. On apprend à être rigoureux, organisé, et on développe son esprit critique pour savoir se remettre en question. Ce qu’on met en œuvre sur le terrain, on s’en sert dans notre quotidien. Alors mesdemoiselles, franchissez la barrière ! Prenez le sifflet, c’est sûr, vous allez faire un carton. »

Guillaume Moinel

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