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La crise sanitaire a obligé les clubs à aborder leur préparation de manière différente. Forcément moins de convivialité et d’échanges, mais un vrai besoin de cohésion et l’idée de préserver au maximum les groupes des « péripéties » extérieures (ici le FC Geispolsheim en stage, photo FCG). Explication.

A Geispolsheim (Bas-Rhin, poule C), l’organisation du stage de présaison s’est faite tardivement : « on l’a fait le week-end du 8-9 août, et on l’a organisé assez tard parce que l’on ne savait pas comment on pourrait le gérer », explique le coach Sébastien Stamm. « On est parti au complexe hôtelier du Donon, et on a vécu une journée multi-activités sur le lac de Pierre-Percée ». Au programme, un mélange des deux équipes seniors, afin d’affirmer que « la cohésion se fait sur le groupe senior ». Cependant, les contraintes de la crise sanitaire, aussi bien financières qu’organisationnelles, mettent entre parenthèses les habituelles séances de futsal, de biking en salle de sport, ou de récupération à la piscine ou au sauna.

La quarantaine de joueurs de Sarreguemines (en Moselle, poule D) s’est également retrouvée à Mittersheim, pour faire des activités sur une base nautique. L’objectif, c’est « que les nouveaux puissent s’acclimater, et que tout le monde puisse s’apprivoiser en-dehors du football », détaille le nouvel entraîneur Salem El Foukhari. Tous n’ont pas eu cette chance : à Cormontreuil (dans la Marne, poule A), les « joueurs n’avaient à disposition qu’un terrain, sur lesquels on s’est contenté de travailler », déclare le technicien Manuel Abreu. Ils ont de même varié les activités, avec « des ateliers techniques, de travail d’appui, de proprioception, de renforcement musculaire », mais rien en-dehors du groupe de Régional 1, qui rassemble 25 éléments.

De même, les projets de Sundhoffen (dans le Haut-Rhin, poule C) ont été reportés : les joueurs devaient profiter, lors du week-end du 22-23 août, des installations de l’un de leurs partenaires pour apprendre à se connaître en-dehors du terrain – mais la pluie les en a empêchés. Rien, donc, en-dehors des entraînements, regrette le coach Antonio Gurnari. Pour tout le monde ou presque, un mot d’ordre : la prudence, le travail et peu de mélange en dehors des matchs amicaux de préparation. Chacun est resté au maximum dans son cocon. Histoire de renforcer les liens en interne et se préparer à cette nouvelle saison très particulière.

Guillaume Moinel

Dans cette saison qui s’annonce d’ores et déjà à nulle autre pareille, le championnat de Régional1 s’apprête à reprendre ce week-end pour une première journée qui devrait déjà fournir quelques indicateurs (ici Schirrhein face à Bassin Piennois – photo Marc Micheli).

C’est une première depuis la création de la LGEF. Cette saison, ce sont quatre groupes qui figureront sur la ligne de départ du championnat de R1. La crise sanitaire et l’arrêt brutal des compétitions est passé par là. Ce sont donc quatre groupes de douze équipes qui entameront leur saison samedi et dimanche. Au-delà de l’aspect sportif et d’une préparation que chaque club a géré au mieux, c’est le contexte particulier qui marque les esprits et qui pèse forcément sur l’environnement de clubs qui s’interrogent. D’ailleurs, deux clubs, Sézanne et Hagenthal, ont décidé de jeter l’éponge avant fin juin dernier, alors que St-Mesmin a mené à bien un projet de fusion et repartira sous l’identité du FC Méziéry.

Autre nouveauté, un découpage géographique différent qui tient compte davantage des kilomètres à parcourir que des anciens territoires. Enfin, les clubs ont eu à se prononcer sur les modalités pour désigner les trois accédants au National3. C’est la formule des matchs aller-retour des premiers de chacun des quatre groupes qui a retenu l’assentiment des clubs. Du côté des relégations prévues, elles concerneront, a minima, les trois derniers de chacun des groupes et le moins bon 9^e.

Après six mois sans compétition, bien difficile d’établir une liste d’éventuels favoris. Au mieux peut-on se fier aux matchs de préparation réalisés, au recrutement ambitieux ou non. Néanmoins, les trois équipes reléguées du National3 (FC Métropole Troyenne, Sarreguemines et Vauban) devraient logiquement être dans la course, comme les équipes qui ont échoué de très peu la saison dernière, à l’image de Reims Ste-Anne, Lunéville ou Soleil Bischheim. Enfin, ce championnat sera beaucoup celui de la nouveauté avec pas moins de douze nouvelles formations dont certaines entameront leur premier championnat de R1 de leur histoire. Au total, une saison inédite, certainement palpitante, indécise dans tous les sens du terme. Une saison à suivre, immanquablement.

Le Grand Est en National3 (5/5). La photo de famille des coachs de N3 a peu changé. Ils sont seulement deux nouveaux sur les 14 équipes : Sébastien Meyer, pour Sarre-Union, et Claude Spreng, qui revient à Biesheim 14 ans après sa première mission. Echange avec ce dernier et Julien François, l’entraîneur d’Amnéville arrivé en décembre dernier.

De gauche à droite : Claude Spreng, Lucas Catalano (photo Jorge De Carvalho) et Julien François (photo Mathieu Hohlfeld).

Claude Spreng est un habitué du banc de touche. C’est lui qui est derrière la montée d’Haguenau en N2, il y a deux ans. En plus de son « activité annexe », son rôle de consultant pour France Bleu Alsace où il couvre les matchs du Racing, l’entraîneur reprend sa vraie casquette pour l’ASC Biesheim, où il était de 2000 à 2006. C’est l’un de ses anciens joueurs, le président du club Vincent Schmitt, qui l’a fait revenir : « c’était déjà quelqu’un que j’appréciais beaucoup à l’époque – j’ai accepté volontiers son projet et ses ambitions qui sont de jouer plus que le maintien », explique-t-il. A une condition : celle de pouvoir amener son adjoint Lucas Catalano, qui était déjà avec lui à Haguenau. Le duo est satisfait de la grande liberté qui lui est laissée : « c’est un projet très créatif, on a été à la base de la construction de l’équipe, on a pu monter le groupe que l’on voulait ».

Julien François, son homologue d’Amnéville en Moselle, est arrivé au mois de décembre. Il a arrêté sa carrière de joueur professionnel en 2015, sur une montée en Ligue1 du Gazélec d’Ajaccio. Il a directement pris le poste d’éducateur pour les jeunes du club, vers lequel il s’est « naturellement tourné » : « c’est une reconversion, une continuité de ma carrière de joueur qui a mûri lorsque j’étais joueur professionnel », détaille-t-il. Il est ensuite devenu entraîneur adjoint en Ligue2, pendant trois ans, avant d’arriver au CSO Amnéville. Pour la saison à venir, il assume ses ambitions : « on cherche à préparer chaque match pour le gagner, en faisant preuve de sérieux et de méthodologie », bien qu’il ne soit pas encore parfaitement familier avec le niveau de jeu : « c’est une découverte, je ne connaissais pas ce niveau-là – je ne suis arrivé que l’année dernière en tant que troisième entraîneur du club. »

Ce qui attire Claude Spreng, c’est la « gestion des hommes » : « avec l’âge, on est toujours devant les mêmes problématiques mais on ne les règle plus de la même façon, on sait sur quels ressorts agir. Au début, on est plus concentré sur les séances et les entraînements – puis on se rend compte que, pour réussir sur le terrain, il faut d’abord faire adhérer les joueurs à un projet, une méthode ». Une méthode à appliquer dès dimanche à Molsheim (15h), son équipe rencontrant la réserve strasbourgeoise. Pour le match contre la réserve de Troyes ce samedi à 18h, l’Amnévillois Julien François est plus confiant : « c’est une équipe jeune et il n’y aura pas forcément trop de descentes professionnelles, les équipes de Ligue2 jouant le samedi » (programme de la 1e journée).

Guillaume Moinel