Une accession : et maintenant ?

Publié le 21/05/2020

Le SR Colmar, la réserve de l’AS Nancy-Lorraine et le RC Epernay (photo) viennent de se voir officialiser leur accession ou retour en National3. Evidemment une bonne nouvelle pour les trois clubs, malgré un contexte très particulier. Par la force des choses. Tour d’horizon.

Aucun des trois ne découvrira le niveau national. Pour Nancy et Epernay c’est d’ailleurs un retour rapide après une seule saison passée au niveau régional. Pour Colmar, le club a changé mais conserve une histoire liée aux championnats nationaux. En 2014-2015, c’est la réserve du SR Colmar de l’époque qui avait joué face à la réserve de l’ASNL et face à Epernay dans le défunt championnat de CFA2. « On se réjouit bien sûr, mais ça n’a pas la saveur d’un titre acquis au bout de la saison sur le terrain », souligne Alexis Rouquette, le coordinateur sportif du club sparnacien. Epernay, comme ses compagnons de fortune, a vite été rattrapé par la réalité. « Nous étions dans un projet sur 3 ans et on se disait même en début de saison qu’il serait bon de ne pas remonter trop vite ». Mais la montée est là et il faut faire avec. « La donne économique va jouer. On se retrouvera en N3 avec l’enveloppe financière prévue en R1. Les joueurs du club l’ont bien compris. Sur le recrutement, c’est un peu plus compliqué », poursuit Rouquette. « Au niveau de la reprise, on est parti sur les dates habituelles même si dans un coin de notre tête on s’attend à devoir décaler. On aimerait se retrouver, faire une journée club, fêter tout ça. On verra plus tard. On sera en N3 et on affichera de la détermination et de l’envie. Mais là ça sera partout pareil, tant la frustration est grande chez les joueurs ».

Humilité et fierté, c’est le mélange colmarien prôné par l’entraîneur, José Guerra. « On aurait préféré aller au bout sur le terrain », commente l’ancien pro. « On n’a pas fête cette accession et c’est normal. Au club, on envie, dès qu’on pourra, de réunir les éducateurs et dirigeants qui ont fait beaucoup d’efforts depuis le début de la crise ». Evidemment, il faut travailler sur la reprise en N3.  Compliqué, forcément. « On a besoin de la date de reprise je table sur huit semaines de préparation notamment en raison de cet arrêt très long, si on peut faire quelques séances en juin, elles seront la bienvenue. Je m’attends à une préparation compliquée parce que les joueurs auront besoin de partir en vacances et ils partiront quand ils pourront, on devra s’adapter ». Comme dans tous les clubs, « l’enveloppe » pour le recrutement et la gestion du groupe fanion a été revue à la baisse. « On a envie de s’appuyer sur la dynamique actuelle, donc sans bouleverser l’effectif. On va arriver en National sans faire d’annonce, on va prendre la température et on ajustera au besoin. Il ne s’agit pas d’aller trop vite ».

Même son de cloche du côté de l’ASNL. Pas question de fanfaronner. Interrogé par le site officiel du club, Paul Fischer, l’entraîneur, reconnaît que les joueurs « ont fait le boulot », en ajoutant que « on n’a pas toujours maîtrisé le sujet comme je l’aurais souhaité ». Dans l’attente liée à un potentiel rachat du club mais aussi à la situation actuelle, Paul Fischer affiche sa prudence sur l’avenir. « Il faudra une effectif solide. On n’oublie pas qu’on est descendu de N3 la saison dernière ». Et tout dépendra bien entendu des descentes de joueurs de l’effectif pro. Des questions, encore des questions. Pour les trois équipes du Grand Est, cette arrivée annoncée en National3 en pose décidémment beaucoup.

Par Stéphane Heili

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