Un confinement tous terrains ?
Publié le 23/03/2020
Avec le confinement, le football est à l’arrêt comme toute la société et la nature est rendue à elle-même. Les terrains sujets habituellement à des opérations annuelles au printemps sont laissés de côté. Avec quelles conséquences ?
En temps normal, le printemps est un temps fort de l’entretien des terrains engazonnés. Au niveau mateur, cet entretien est réalisé par le club, la municipalité ou par des entreprises spécialisées, le plus souvent. « Technigazon vient de temps en temps chez nous, la dernière fois c’était pour refaire le terrain et combler les trous. La mairie s’occupe des traçages et redonne vie aux pelouses durant la trêve hivernale. Quant à notre partie du travail c’est l’arrosage, un jour sur deux quelqu’un du club arrose le terrain en été. Mais à l’heure actuel, l’entretien du terrain est au point mort », confie Ahmet Celebi, vice-président du Pont-à-Mousson FC.
Tout est aujourd’hui suspendu alors que « la période de mars-avril correspond à un tiers de notre chiffre d’affaires », explique Denis Hilndebrand, patron de CSE-Coseec et président du club de Still (R2). « C’est aussi la période où les terrains ont le plus besoin d’attention », poursuit le chef d’entreprise qui gère l’entretien de 400 terrains dans le Grand Est. « Dans ce contexte, nous avons interdiction d’aller chez le client. Au printemps il est impératif de fertiliser, planifier, sabler et réaliser le semis des terrains ». Pour l’instant les compétitions ne sont pas d’actualité, mais dès que la date de la fin du confinement sera connue « il faudra quelques semaines de travail pour que les terrains soient prêts à l’emploi, cela correspond au rattrapage de ces soins du printemps, avec un passage par club », poursuit Denis Hildenbrand.
La situation est différente dans les clubs pros. A l’image de l’AS Nancy Lorraine avec son terrain hybride. Guillaume Brancard, employé de la société Terenvi, continue d’entretenir le terrain avec la même régularité même s’il rencontre de nombreuses contraintes en termes de matériel. Mais pour Guillaume les principales inquiétudes portent sur les répercussions éventuelles sur la trêve estivale car « il faut 8 semaines d’entretien pour remettre à niveau la pelouse et laisser respirer le terrain et si la durée de la trêve estivale venait à être réduite, le traitement du terrain devrait être réorganisé », confie-t-il. Rien d’insurmontable à vrai dire mais une question de plus dans cette période si particulière dont personne aujourd’hui ne connaît l’issue précise.
Naoufel Benmostefa