Spinelli, Reims et l’Italie

Publié le 16/04/2019

Alors que la Coupe du Monde Féminine (7 juin-7 juillet) se profile en France, le football féminin renaît à Reims, club pionnier dans les années 70. Leaders de la D2 depuis la 5e journée, les joueuses d’Amandine Miquel joueront en Division1 la saison prochaine. Un objectif qui ravit la défenseure et capitaine rémoise, l’internationale italienne Giorgia Spinnelli, 25 ans (photo Arthur Thieulent). Elle livre ici ses impressions sur le football en France, le Mondial et ses ambitions avec la Nazionale.

Le Stade de Reims n’hésite pas à aller chercher les talents à l’étranger, vous avez été recrutée à l’été 2017 alors que vous jouiez à l’Inter Milan. Comment s’est déroulée votre arrivée ?

Le club avait pour objectif de monter en D1 rapidement, soit l’année dernière, soit cette année. Le projet m’a plu, c’était une belle opportunité et j’ai hâte de fêter cela avec mes coéquipières. A mon arrivée il y a bientôt deux ans, tout le monde m’a très bien accueillie. Dès le début, je me suis sentie comme à la maison. En plus, je n’ai pas eu de trop grande difficulté avec la langue française parce que je l’avais déjà étudiée plus jeune. J’arrivais à me faire comprendre. Maintenant, je m’entends très bien avec tout le monde. Il y a une vraie cohésion d’équipe, je suis vraiment contente d’être ici. En plus de mon contrat de joueuse, on m’a proposé un poste d’intendante. C’est une chance !

Le championnat français attire de plus en plus, les joueuses comme les médias. Quelles différences y a-t-il avec le championnat italien ?

En Italie, on joue plus sur la technique que le physique. Cela s’explique beaucoup par la fréquence des entraînements. En France, la plupart des équipes s’entrainent tous les jours alors qu’en Italie, certaines équipes n’ont encore que trois séances par semaine. Au début, ce nouveau rythme était un peu difficile pour moi mais je me suis adaptée comme toutes les autres, semaine après semaine.

Les supporters des Rouges et Blanches sont de plus en plus nombreux. Si vous êtes convoquée avec l’Italie, pensez-vous que cela incitera les Rémois à se déplacer, notamment pour le match du 14 juin contre la Jamaïque ?

Oui, ils commencent vraiment à venir à nos matches. On signe des autographes et on nous demande même des maillots ! Mais c’est plus compliqué ; les maillots, je n’en ai pas 10 à donner ! (rire). Que je sois retenue dans la liste pourrait en effet encourager plus de personnes à venir au Mondial. Car si je suis prise, c’est aussi grâce au Stade de Reims qui me permet de progresser en continu. Comme toutes mes coéquipières, j’attends le choix définitif de la coach, Milena Bertolini.

Cette expérience en France peut-elle jouer en votre faveur pour intégrer la liste des 23 ?

La sélectionneure ne peut pas me certifier que je serai parmi les joueuses retenues. Elle m’a juste dit que je devais continuer à travailler comme je le fais au jour le jour. On lui envoie des vidéos de mes entraînements et après chaque match. Que je sois retenue ou non, je suis fière que l’Italie fasse son retour dans la compétition (sa dernière participation remonte à 1999) et qu’elle joue un match à Reims. Je ne vais rien lâcher et tout mettre en œuvre pour faire partie de l’aventure. Ce serait déjà une belle récompense de faire la préparation.

L’Italie retrouve l’épreuve reine du football après 20 ans d’absence. Comment l’envisagez-vous ?

Cela fait longtemps qu’on n’a pas participé à une Coupe du Monde, donc il y a une grande motivation de la part de l’ensemble des joueuses et du staff. J’espère bien sûr que l’on gagnera la plupart des matches de la première phase. Mais le groupe reste difficile avec le Brésil et l’Australie. Il faudra donner le maximum sur le terrain.

Pensez-vous que les habitants des régions hôtes se mobiliseront pour ce Mondial ?

Je l’espère ! Vivre une telle compétition n’arrive pas tous les jours. Alors quand elle se déroule chez soi, il serait dommage de ne pas en profiter. Pour ceux qui ne connaissent pas très bien ce sport, ce sera aussi l’occasion de le découvrir. Alors il ne faut pas hésiter à aller au stade en juin et voir au moins un match ! Qui sait, ça leur donnera peut-être envie d’en voir plusieurs.

Propos recueillis par Julia Chenu

Par Olivier Teissère

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