Rey, l’Alsacien de Metz
Publié le 27/11/2017
Originaire de Duppigheim en Alsace, le gardien André Rey a connu ses meilleurs moments sous les maillots de Metz et Nice. Au Racing Club de Strasbourg, on ne voulait plus de lui. Portrait avant le derby du 20 décembre.
Certains le croient lorrain. La confusion vient sans doute de ses grandes années messines et de la croix typique du maillot grenat. Mais André Rey est bel et bien alsacien. Né en janvier 1948 dans une famille établie à Duppigheim, il a commencé à jouer dans le club du village puis à Rosheim avant de rejoindre le Racing Club de Strasbourg comme stagiaire en 1969, une étape commune à nombre de jeunes footballeurs de la région.
Le coup de poker de Molinari
Mais pour André Rey, qui passe pro en 1972, ce ne sera pas la plus belle étape. Sur fond de valse des entraîneurs, il ne s’impose pas et sera d’abord prêté au FC Mulhouse lors de la saison1971/72 puis à un autre FCM, celui de Metz, en 1974. Et c’est là que le « grand » (1,88m) s’impose comme un des meilleurs gardiens français. Le président messin s’est en effet souvenu que le Racingman avait arrêté deux penalties dans un match de Coupe contre son club et le fait venir. D’abord appelé à remplacer le blessé Patrick Barth, le coup de poker du légendaire président Carlo Molinari est gagnant et le banni du RCS jouera finalement six saisons avec les Grenats. « J’aurai toujours à l’esprit ce que m’ont apporté le président Molinari, les supporters, toute une région acquise à la cause de son club. Tout cela m’a permis de m’affirmer au plus haut niveau et on ne peut bien évidemment pas rayer cela de sa mémoire » a déclaré André Rey quelques années après son départ.
C’est lors de sa période messine qu’il fera ses débuts avec les Bleus. Il est retenu par Michel Hidalgo à l’âge avancé de 29 ans et sera de la mémorable victoire 3 à 1 contre la Bulgarie qui qualifie la sélection pour le Mondial en Argentine en 1978. Titulaire indiscutable, André Rey ne sera pourtant pas du voyage en Amérique du Sud. « En guise de décrassage, l’entraîneur Georges Huard avait laissé le choix entre footing et petit match. J’aurais mieux fait d’aller courir. En toute fin de séance, pour s’amuser, Patrick Battiston, alors tout jeune pro, me teste une dernière fois. J’évite le but… au prix d’une fracture du scaphoïde » se souvient-il.
Dix sélections au compteur
Totalisant dix sélections, le gardien messin signera ensuite à l’OGC Nice où il passe deux ans, avant de revenir au FCM pour la saison en D1 de1982/83. Sa dernière étape pro sera comme entraîneur – joueur à La Roche-sur-Yon en 1983/84. « J’aurais été séduit par l’entraînement des gardiens mais ça n’existait pas encore à l’époque », analyse-t-il avec le recul. Reconverti dans les fermetures pour bâtiment à la tête de sa propre société, le « grand » habitera longtemps du côté de Mollkirch mais aujourd’hui, ce n’est, ni en Alsace, ni en Lorraine qu’il a élu domicile, mais dans le sud, près de Béziers, à 1,5 km de la Méditerranée. « C’est une région sympa, il fait toujours beau », glisse-t-il, toujours sobre. S’il ne va plus au stade, il regarde beaucoup le football à la télévision et suit les résultats du FC Metz et du Racing. « C’est facile, on a le choix, je regarde la L1, les championnats anglais et espagnols aussi », relève l’Alsacien qui s’est imposé à Metz.
Joël Hoffstetter (article de l’Ami Sports)
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