N3 : Trois présidents entre incertitude et optimisme

Publié le 26/08/2020

Le Grand Est en National3 (3/5). La crise sanitaire a fragilisé les finances des clubs. Les dépenses se sont multipliées sans que l’argent ne puisse entrer par les moyens habituels, comme les ventes au club-house ou celles de places pour les matchs par exemple. Paroles de présidents sur cette situation inédite…

La notion qui ressort le plus lorsque l’on parle de l’économie des clubs, c’est l’incertitude : « on est dans l’incertitude à tous les niveaux – même si les sponsors disent qu’ils suivent, on ne sait pas quelle va être leur situation dans quelques temps », explique Guy Irion, le président de l’US Sarre-Union en Alsace. Des coupes ont dû être faites dans de nombreux domaines, notamment au niveau des salaires et indemnités versés aux joueurs et au personnel. François Ventrici, qui dirige le CSO Amnéville en Moselle, s’y est mis très tôt : « dès qu’il y a eu la crise du Covid, j’ai tout de suite pris les devants parce qu’il était sûr que l’on allait avoir beaucoup moins d’argent que d’habitude – j’ai convoqué tous les joueurs, éducateurs, qui ont tous fait l’effort de diminuer de 30% leurs indemnités de déplacement, leurs primes de matchs, etc. ».

Les budgets des équipes premières sont également touchés : à Sarre-Union, on observe « une baisse de l’ordre de 20% », tandis qu’à Amnéville, « là où on avait 500.000 euros jusqu’à présent », le président pense plutôt « partir sur 400.000 ». Il existe un cas particulier : le RC Epernay Champagne dans la Marne, fraîchement promu, a décidé de conserver son budget de l’année précédente : « l’idée, c’est que rien n’a été augmenté dans le cadre de la montée – on monte à budget stable, on tente l’aventure de N3 avec nos moyens de R1 », détaille le co-président du club Stéphane Rigaud, rappelant tout de même que « tout le monde n’a pas le même budget en R1, ni en National ». Les trois présidents soulignent la solidarité régnant dans leurs clubs, où tout le monde a accepté de se serrer la ceinture pour maintenir les équipes à flot.

Au milieu de ces sacrifices, un point positif subsiste tout de même : le recrutement de nouveaux joueurs a été, dans l’ensemble, satisfaisant. « Là-dessus, on n’a pas du tout été impactés, on reste un club attractif et on a eu les recrutements que l’on voulait – surtout que l’on est les seuls de Moselle en N3 », rappelle le président d’Amnéville, tandis qu’Epernay annonce avoir renouvelé environ un tiers de son effectif. Malgré les difficultés, et un appel à augmenter les subventions et aides en lien avec la crise sanitaire, les présidents essaient de rester optimistes : « ça va aller, parce que je ferai ce qu’il faut pour que ça aille », rappelle François Ventrici d’Amnéville ; « on est armés, si ce n’est financièrement, au moins en solidarité pour affronter la saison de N3 », souligne Stéphane Rigaud d’Epernay (programme de la 1e journée).

Guillaume Moinel

📷 Le Journal de Vitré

Par Olivier Teissère

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