Il y a 80 ans : une finale en pleine Guerre !
Publié le 07/05/2024
Episode 2. Le 7 mai 1944, il y a tout juste 80 ans, un mois à peine avant le débarquement en Normandie, se dispute une finale de Coupe de France au Parc des Princes, devant près de 32000 spectateurs. Elle oppose les équipes fédérales de Nancy (ici après son succès – Photo FFF) et de Reims.
Ces équipes fédérales sont la création du Colonel Pascot, commissaire général aux sports du régime de Vichy. Au sein des formations de Nancy et de Reims, on retrouve des Franc-comtois ou des Alsaciens, obligés d’accepter pour conserver leur statut. C’est dans ce contexte qu’a lieu la finale. L’EF Nancy-Lorraine, coachée par Paul Wartel, n’est pas favorite et pourtant.
Une victoire nette et sans bavure
Contre toute attente, ils vont balayer leurs homologues champenois en s’imposant 4-0. Après avoir rapidement ouvert la marque par l’intermédiaire de Marcel Parmeggiani, l’EF Nancy-Lorraine a plié l’affaire au retour des vestiaires en inscrivant trois buts par Marcel Poblome (54eme et 74ème) et Michel Jacques (66ème). Ce succès vient récompenser un parcours compliqué à cause du conflit.
La formation nancéienne n’a jamais eu l’occasion de défendre son titre, les combats ayant nécessité l’arrêt des compétitions. Certains des joueurs ont alors rejoint le FC Nancy comme Jean Grandidier. Un choix qui s’est avéré payant puisque l’équipe est montée en D1 dans le premier championnat de l’après-guerre. En face, la formation rémoise compte dans ses rangs un certain Albert Batteux qui fera parler de lui un peu plus tard.
L’équipe fédérale de Reims, finaliste de la Coupe de France 1944 (FFF)
La fiche technique du match, le résumé en images
Parc des Princes (Paris). 31 995 spectateurs. 4-0 (Mi-temps : 3-0)
EF Nancy : Guérin, Rué, Mathieu, Givert, Magnin, Grandidier, Sesia, Pessonneaux, Poblomme, Parmeggiani, Jacques. Feuille
EF Reims-Champagne : Dambach, Prince, Carrara, Ignace, Brembilla, Roessler, Pradel, Batteux, Flamion, Petitfils, Szücs
Et pendant ce temps-là :
Le 8 mai, Hitler donne sa permission pour une évacuation complète des forces allemandes et roumaines en Crimée. Eichmann propose, quant à lui, de libérer les juifs hongrois en échange de 10 000 camions, de 2 millions de caisses de savons et d’autres biens de consommation. L’offre est transmise aux Occidentaux par Joel Brand, membre du Comité juif d’assistance et de secours. Celle-ci sera rejetée.
Dans le même temps, en Grande-Bretagne, le général américain et commandant en chef des forces alliées à l’Ouest, Dwight Eisenhower fixe la date du Débarquement en Normandie au 5 juin. Les jours précédents, il a effectué de nombreuses consultations parmi les officiers généraux de son état-major et les commandants d’unités qui vont devoir conduire leurs hommes à l’assaut des positions fortifiées de l’ennemi.
Photo 5 avec légende 4 : Dwight Eisenhower a programmé la date du Débarquement un mois avant le jour J. Crédit photo : AFP
Sur le front de l’Est, en Crimée, l’offensive soviétique continue en direction de Sébastopol. Les forces défensives allemandes et roumaines sont en train d’être évacuées. Après une préparation renforcée de l’armée de l’air et de l’artillerie, les troupes d’assaut se lancent au combat et prennent dans la journée, le mont Sapoun (crête du Sud-Est de Sébastopol). Le lendemain (9 mai), l’assaut général de Sébastopol est lancé. L’offensive est tellement importante que les soldats traversent la baie avec des moyens improvisés, notamment des cercueils préparés par les intendants allemands. Le soir, la ville est entièrement libérée. Les troupes allemandes restantes sont repoussées vers la mer.
Lucas Poirot