Il y a 80 ans : Sedan voit le bout du tunnel !

Publié le 11/06/2024

Épisode 6 de notre série consacrée au football dans le Grand-Est il y a 80 ans avant la Libération. Affaiblie par le conflit, l’équipe ardennaise remonte peu à peu la pente. L’arrivée de deux frères en 1946 contribue à ce redressement, constituant un tournant dans l’histoire du club.

En 1944, le championnat des Ardennes reprend malgré le manque de matériel (ballons, équipements etc). Sedan, club phare, est de retour après une mobilisation générale pour le faire revivre ! Le club, appelé précisément l’U.A.S.T (Union athlétique Sedan-Torcy), revient sur le devant de la scène après des difficultés notamment financières. Des soucis qui sont liés au contexte de guerre qui a conduit à l’évacuation de la ville et à l’arrêt des compétitions.

Les frères Laurant, artisans du renouveau sedanais

Après la Libération, André Trubert, ex-gardien de but du club, devient l’homme à tout faire, de la compatibilité au traçage des terrains. En 1946, il propose aux frères Lucien et Maurice Laurant, directeurs des Draperies sedanaises (usine d’une trentaine de salariés), une carte de membre de l’UAST. Ces derniers se montrent généreux. Pour les remercier, Trubert leur propose d’entrer dans le comité directeur du club. Au début, ils sont hésitants, ne connaissent rien au football mais finissent par accepter la proposition.

L’année suivante marque l’âge d’or de Sedan qui va durer presque trente ans. Les deux frères prennent en main les destinées du club pour un bail de 28 ans. Lucien (l’aîné) devient le président alors que son frère Maurice (le cadet) est le directeur des Draperies sedanaises. Il s’occupe également du recrutement. Trubert reste salarié en tant que trésorier. Ensemble, ils ont la bonne idée de proposer à la fois un emploi dans l’usine et un contrat de joueur pour l’UAST. C’est le début de l’époque des « footballeurs ouvriers »

Photo 1 avec légende : Les frères Laurant en compagnie de Louis Dugauguez lors d’une réunion. Crédit photo : CS Sedan Vintage

Dugauguez, le bâtisseur du succès sportif

En 1947, ils recrutent le futur capitaine et entraîneur de l’équipe, Louis Dugauguez (le stade actuel de Sedan porte son nom) qui occupe le poste de directeur commercial au sein des Draperies sedanaises. Il inculque « la haine de la défaite » à ses joueurs. En début de saison, il innove en imposant un entraînement physique. Les journées commencent par des footings de 10 km aux aurores, à 6 heures du matin puis les joueurs prennent la direction de l’usine. A la fin de leur journée de travail, ils se rendent à l’entraînement. Durant les saisons suivantes, Sedan domine largement le championnat départemental puis la division d’honneur dans laquelle le club inscrit pas moins de 95 buts au total !

Malheureusement à l’aube des années 1970, le club chute et connaît une descente aux enfers. Elle s’explique par la mise en place d’une réforme importante dans le monde du football : le contrat temps. Les joueurs ne sont plus liés à vie à un club mais pour une durée indéterminée. Au cours de son histoire, le club de Sedan aura connu des soucis financiers pendant environ la moitié de sa vie sportive. Les années 1950 ressemblent à une lumière qui traverse un sombre ciel.

Et pendant ce temps-là :

En France, la troisième vague des forces alliées débarque. Jusqu’à ce moment-là, 326 000 hommes, 54 000 véhicules et 104 000 tonnes de matériel ont été débarqués. Les cinq têtes de pont alliées sont alors reliées. Une partie du 7ème corps d’armée américain traverse la péninsule du Cotentin et se déplace également vers le Sud-Ouest. La 4ème division bataille à Montebourg et près d’Azeville au nord de Cherbourg. Le 5ème corps d’armée prête assistance au 7ème corps et avance vers Saint-Lô. Caumont est capturée et la forêt de Cerisy ainsi que la route de Bayeux sont atteintes.

Un enfant dans les bras d’un soldat américain le 12 juin 1944 quelques jours après le débarquement en Normandie

Dans le même temps, l’offensive soviétique contre l’armée finlandaise débute. Les 21e et 23e armées soviétiques, avec l’aide d’un support aérien, attaquent massivement sur les 14 kilomètres du littoral, l’isthme de Carélie. Environ 3000 pièces d’artillerie russe pilonnent les lignes du front finlandais. A la fin de la soirée, l’armée ne réussit toujours pas à percer ce front.

En Italie, la 5ème armée américaine s’empare de Tarquinia, Viterbo et Vetrella. Une partie de la 8ème armée britannique avance vers Terni et Orvieto. Une petite force amphibie débarque à Santo Stephano. A ce moment-là, les forces alliées effectuent une importante réorganisation. Des éléments du 10e et 13e corps d’armée britannique se regroupent alors qu’une partie du 6ème corps d’armée américain est retranché de la ligne de front pour venir en aide à celui de la Normandie. Le maréchal Badoglio est contraint et forcé de démissionner, il est remplacé par Ivanoe Bonomi qui forme un nouveau gouvernement. Le cabinet est, entre autres, composé du leader du parti communiste, Togliatti.

 

                                                                                                                                                  

Par Stéphane Heili

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