Les centres de formation restent vigilants

Publié le 12/03/2020

Depuis les deux communiqués officiels de la Ligue du Grand Est de Football du vendredi 6 et du lundi 9 mars, l’ensemble des clubs de football du Grand Est se trouve dans une phase d’adaptation aux directives des différentes instances, y compris les clubs professionnels. Ces derniers, au nombre de 5 dans le Grand Est (l’ESTAC, le Stade de Reims, l’AS Nancy Lorraine, le FC Metz et le RC Strasbourg), suivent les mesures de prévention pour l’ensemble des licenciés du club et notamment dans les centres de formation. Focus ce jeudi sur les actions mises en place dans ces centres pour diminuer le risque de contamination.

Les instructions des instances nationales et régionales obligent les centres de formation à respecter, comme l’ensemble de la population, des gestes simples du quotidien qui permettent de diminuer le risque de contamination. Les médecins des clubs professionnels sont sollicités par les staffs à l’image du club de l’ESTAC comme l’explique l’entraîneur des U19 nationaux, Benjamin Bureau : « Le staff médical de l’équipe professionnelle est intervenu auprès de tous les jeunes pour donner toutes les dernières recommandations. Le staff médical s’adapte à l’évolution de l’épidémie et on essaie de suivre les orientations du Ministère. » De même, au RC Strasbourg, le Directeur du Centre de Formation, François Keller, explique que « dès que des symptômes apparaissent ou que des enfants ne sont pas en forme, ils sont envoyés auprès du médecin du club, qui, si les symptômes ressemblent à la grippe, les renvoie chez leurs parents ».

Les mesures prises par les centres de formation ne concernent pas uniquement les jeunes du club. En effet, des précautions sont également instaurées pour les parents. « On vient d’interdire notre club house pour tous les parents qui vont voir les matchs ou entrainements. Les jeunes peuvent venir à l’entraînement mais les parents ne sont pas acceptés dans un lieu commun. » souligne le Directeur Technique de la Formation du FC Metz, Olivier Perrin. À l’ESTAC, pour limiter les passages dans le centre, les parents ne sont plus invités à venir voir leurs enfants. Quant aux joueurs et aux éducateurs, il leur est demandé d’éviter les rassemblements au sein du club afin de diminuer le risque d’éventuelles propagations.

Par ailleurs, les clubs sont soucieux d’informer régulièrement leurs licenciés sur l’évolution des consignes des instances. Les clubs tiennent des réunions hebdomadaires en comité réduit pour transmettre les informations à l’ensemble du club et notamment sur la tenue des entraînements et des matchs des jeunes. Les clubs professionnels du Grand Est ont donc revu leur programme des compétitions pour les joueurs du centre de formation comme à l’ESTAC : « on ne fait plus de matchs amicaux, on ne fait que des compétitions officielles sauf si elles sont annulées, on essaie de limiter les déplacements, les entraînements. » Même raisonnement pour le Stade de Reims : « on a quelques réunions informelles pour à chaque fois faire des mises à jour sur l’évolution des instructions de la fédération, de la ligue ou de l’État. Des actions concrètes ressortent de ces réunions comme par exemple les équipes jouant au niveau national ne feraient plus de matchs amicaux », souligne Amaury Messuwe, responsable de la formation de la section féminine au club rémois. Quant au FC Metz, le club reste attentif sur le sujet comme l’explique le directeur messin : « on a une commission de crise qui se réunit régulièrement pour ajuster les niveaux de vigilance. On agit sans panique mais avec responsabilité. »

Certains directeurs des centres de formation vont même jusqu’à se poser la question de la fermeture de leur centre. En effet, si l’épidémie venait à se propager davantage et à passer au stade 3, ils risqueraient de fermer leur centre et de renvoyer tous les jeunes chez leurs parents. Une situation que redoute grandement le directeur alsacien François Keller : « j’appréhende la fermeture du centre de formation. Si la semaine prochaine on passe au stade 3, on serait probablement obligé comme toutes les écoles de fermer le centre de formation. Ce ne serait pas logique en tant que directeur de centre de formation de garder le centre ouvert si toute la population est confinée à la maison et que les écoles ne fonctionnent plus. L’adaptation sera compliquée car ce n’est jamais arrivé mais le principe de précaution, pour la sécurité de l’individu, prime sur tout le reste. »

 

Roxanne Lorange & Damien Engel

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