Intempéries : matchs reportés

Publié le 06/03/2020

À moins de 4 mois de la fin de la saison, de nombreux matchs continuent d’être reportés en raison des intempéries et certains clubs accumulent les rencontres en retard. Que peuvent faire les clubs ? Quelles sont les mesures prises par la Ligue ? Explications.

Le F.C. Bogny, 12e de la poule A de Régional1, ne compte aujourd’hui que 10 matchs de championnat. Le président Manuel Colomina Rubio est préoccupé : « avec seulement 10 matchs de championnat joués, on commence à avoir peur de devoir jouer les rencontres restantes les unes après les autres et ça risque d’être compliqué pour l’équipe. Nos matchs remis sont liés aux arrêtés municipaux qui interdisent l’utilisation des terrains en raison de la météo. Notre terrain principal est relativement âgé et son système de drainage est usé, un problème que nous retrouvons aussi avec notre terrain secondaire qui nous empêche de nous entrainer. Avec le temps nous avons pu nous rapprocher de la mairie et entamer un dialogue avec elle en amont des arrêtés, chose qui n’existait pas avant. » Le dirigeant ardennais explique ses relations avec les institutions et notamment la Ligue Grand Est : « La Ligue nous propose en général d’inverser le match, dans notre cas celui contre Éclaron. Ou alors, à notre initiative, nous avons contacté un village à quelques kilomètres d’ici pour utiliser leur synthétique en cas d’arrêté municipal et la Ligue a instantanément répondu favorablement et le match est déjà programmé là-bas, avant même l’officialisation de l’arrêté municipal. » Malgré tout, une inquiétude reste toujours présente pour le président : « finir la saison risque d’être compliqué car pour des raisons de distance les matchs en milieu de semaine sont quasi-impossibles. Nous allons devoir nous rabattre sur les jours fériés pour pouvoir finir à temps mais cela implique de jouer le vendredi 1er mai et à nouveau le dimanche 3 mai par exemple. »

Évidemment, les clubs les plus concernés par ce manque d’infrastructures sont les clubs dits « ruraux » et il existe un très fort déséquilibre avec les milieux urbains où il est plus facile de pouvoir trouver une solution de repli. Pour illustrer ces disparités il suffit de regarder les chiffres : le district des Ardennes compte 10 terrains synthétiques (en prenant en compte les 6SYE, autorisés pour la période hivernale jusqu’au 15 mars par le comité directeur) quand le district d’Alsace en compte 91. Les districts les moins équipés sont ceux de l’Aube et de la Haute Marne avec 3 terrains synthétiques.

Maxime Rinié, responsable compétitions de la Ligue Grand Est de Football détaille les problématiques liées à ces reports : « certains clubs ne possèdent pas les infrastructures permettant de garantir une praticabilité permanente et c’est à la Ligue de proposer des solutions dans un premier temps. Tout d’abord avec la possibilité d’inversion du match aller si l’adversaire possède un terrain synthétique, même s’il n’existe pas de règle qui implique une inversion automatique au bout d’un certain nombre de reports consécutifs pour la même rencontre de championnat. Parallèlement, le comité directeur a aussi autorisé l’utilisation de terrains synthétiques 6SYE (normalement proscrits, selon le niveau) afin de permettre le déroulement de davantage de matchs. Enfin, nous invitons les clubs à prendre l’initiative de la démarche pour pouvoir jouer, ce qui implique évidemment des efforts de leur part, que ce soit sur la date, le lieu ou même l’heure de la rencontre. Toutefois nous sommes ravis de constater que de nombreux le font déjà, à l’image du F.C. Bogny, et nous espérons que cela continuera à l’avenir. »

 

Clément Michel

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