Biesheim a (presque) touché son Graal

Publié le 25/01/2018

« À Fleury, nous avions vu des larmes de joies sur les visages des joueurs et aujourd’hui ce sont des larmes de déception. » Les mots sont forts et émanent de la bouche du coach de Biesheim Hervé Milazzo, lui aussi ému au moment de répondre aux sollicitations de la presse, après la défaite face à Grenoble (2-2, tab 0-3) en 16es de finale de la Coupe de France.

Il y avait une ferveur que les plus anciens n’ont pas connue à Biesheim, hormis les matches de coupe de France face à Strasbourg et Metz. Cette fois-ci 2600 spectateurs (soit autant que les habitants du village) avaient pris place dans les travées du petit stade municipal. Après deux exploits majeurs en coupe de France face à Lyon-Duchère et à Fleury, les joueurs d’Hervé Milazzo ont cru pouvoir réaliser une nouvelle performance qui aurait été logique au regard de la prestation des coéquipiers de Chevrier. Pleins d’allant et d’abnégation, les Biesheimois ont joué juste pendant une bonne partie du match et ont bien failli ouvrir le score mais la tête de David Efondja échoue sur le poteau (22e).

La suite est tout simplement énorme et les Rhénans font mieux que se défendre comme le prouve le but de Guillaume Jacquat sur un service millimétré de Miliani (1-0, 44e). L’exploit est en marche et le public ne manque pas de soutenir son équipe même lors des passages délicats consécutifs à l’entrée de Gherardi. Rattrapée au score suite à une belle tête décroisée, l’ASCB continu à jouer son jeu et démontre de bien belle qualité face à un adversaire qui ne pensait pas devoir souffrir pour passer. Lorsque Dardouri donne l’avantage à Biesheim, alors que la prolongation a débuté depuis trois minutes, le public est en transe et débute une ola. Les Biesheimois sont tout simplement extraordinaires et peu de gens auraient misé une pièce sur les joueurs.

Et si Julien Jacquat avait marqué son énorme occasion dans la prolongation (111e) ? Les Biesheimois seraient alors pratiquement qualifiés avec deux buts d’avance, mais le destin et ce maudit poteau en ont décidé autrement. « On a un poteau à la fin qui aurait pu changer la donne du match, reconnait Ludovic Chevrier, le capitaine exemplaire, comme tous ses partenaires. Nous avons su faire jeu égal avec nos adversaires et avons démontré que nous savions jouer au football. Nous avons su mettre de l’intensité physique à notre adversaire.»

Héroïques pendant plus de 118 minutes, les Biesheimois ont bien cru réaliser un nouvel exploit, mais un but de Benet à deux minutes du coup de sifflet final a entériné les espoirs du public. Tout va alors se jouer aux tirs au but et cela ne va pas sourire aux hommes du président Nagor. Mais comment en vouloir à cette équipe qui nous a fait vibrer lors de cette rencontre d’excellente qualité. Personne dans le stade ne tiendra rigueur aux tireurs et encore moins Hervé Milazzo : « comment en vouloir aux garçons qui ont accepté de s’élancer. » C’est ce qui fait le charme du football et qui peut parfois être cruel pour le petit poucet… mais était-il vraiment petit ?

Jorge De Carvalho

Par Olivier Teissère

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